Les Dornier DO 24 T1 de la Marine. |
© Jacques Moulin 2013
Dornier Do24 T1 de la 53.S codé 53.S-24 en hydroplanage. (DR)
Après la libération, l’usine SCAN (ex CAMS) de Sartrouville, qui avait produit durant l’occupation près d’une cinquantaine (la quantité réelle est inconnu mais doit varier entre 46 ou 54) de Dornier Do.24.T1 au bénéfice des Allemands, fut remise sur « rail » et repris la construction des hydravions Dornier 24, ce fut trente-neuf autres qui furent produit pour l’Aéronautique navale Française. Ils furent utilisés dès leurs mises en service au sein de l’escadrille 9.FTr (qui devient 30.S en 1946), puis à la flottille d’exploration 9.F, à l’escadrille 20.S du SAMAR et enfin à l’escadrille 53.S école de pilotage d’Hydravion. Ils ont été retirés du service en 1953, leur sort final n’est pas connu.
Les fuselages étaient construits à Sartrouville, les ailes à Creil, et les plans fixes et les dérives à Caudebec en Cau.
Un Do 24 T1 codé 53.S-6 avec le support pour le déplacement a terre. (DR).
Généralités
Le trimoteur Do 24, qui reprenait la formule en vogue de l'hydravion à aile parasol (une aile suspendue au-dessus de l'avion par des mats), effectua son premier vol en juillet 1937 ; un accord de fabrication sous licence fut peu après conclu avec les Hollandais. Un petit nombre de Do 24K construits en Allemagne furent livrés à la Luftwaffe. La production de l'appareil aux Pays-Bas se poursuivit après l'invasion du pays par les Allemands ; elle fut également assurée en France occupée par la CAMS.
Les Do 24 allemands assurèrent principalement pendant la guerre des missions de sauvetage en mer (Do 24N-1), de reconnaissance maritime et de transport (Do 24T-1 et T-2). Certains appareils parmi les 255 construits terminèrent leur carrière au sein de la RAAF, de la force aérienne suédoise, du service de sauvetage en mer espagnol ou de la Marine française.
La coque d’un Do 24 en construction à la SNCAN (ex CAMS) de Sartrouville en 1945. (Photo constructeur).
Parce que les lignes de front se sont élargies dès 1942, en particulier autour de la Méditerranée et de la mer Noire, les lourdes pertes des Do-24 exigeaient une production plus importante de ces appareils. Pour augmenter la production les autorités allemande décidèrent de sous-traiter la fabrication en plus de Fokker à Amsterdam et à la SNCAN (ancienne usine CAMS) basé à Sartrouville (près de Paris).
Fokker a livré son premier avion (entièrement composé de composants fabriqué en Hollande) le 13 mai 1942. Par la suite Fokker augmenta la production jusqu’à 6 avions par mois. Toutefois, en raison du bombardement des installations de Fokker la pleine capacité de production n'a jamais été atteinte. Le premier Do 24 française a été livré, ce n’était pas vraiment un appareil français, mais seulement assemblés à partir de pièces venant de Hollande. En France, la production en sous-traitance fut également répartie dans un certain nombre de grande ou de plus petite usine, par exemple à Méaulte, Les Mureaux et de Caudebec en Cau.
Autre vue du Do 24T1 codé 53.S-6 à Bizerte-Karouba (Origine J.P. Dubois).
A la date du 31 août 1943 un total de 11 T-1, 38 T-2 et 132 T-3 ont été produites par les différentes usines chargées de la fabrication.
En plus de la Luftwaffe, de la Hollande (avant-guerre) seule l'Espagne a reçu des Do 24, du type T.3. L'Allemagne assiégée et son territoire s'amenuisant n'en ayant plus besoin, 12 exemplaires furent livrés à l'Espagne à l'été et en automne 1944. Convoyés d'Allemagne à Pollesa (Majorque) ou ils furent basé jusqu’au milieu des années 70 pour le SAR (Sauvetage en Mer) en Méditerrané, des missions de reconnaissance et de sauvetage en Méditerranée et au-dessus de l'Atlantique. Tous les avions utilisés en Espagne faisaient partie de ce lot, au moins un est conservé au Muséo del Aire à Madrid Quatro-Vientos.
Un Do 24 T1 neuf et non encore affecté à sa sortie de l’usine de Sartrouville. (Archive Thierry Matra).
Fabrication française :
Durant l’année 1942, les usines SNCAN (ex CAMS) de Sartrouville furent chargées de la construction en France de Do 24, un certain nombre furent livrés à l’Allemagne, mais dès la libération, la fabrication repris pour le compte de la France, un certain nombre d’accessoires étaient disponible, les pièces étaient fabriqué a plusieurs endroit dont les usines de Creil et de Méaulte, Les Mureaux et de Caudebec.
À partir de juillet 1941, la France fut donc contrainte de faire fabriquer par la SNCAN à Sartrouville 6 avions par mois, mais cela ne se passa jamais sans problèmes. Elle en fabriqua au total environ 46 pour la Luftwaffe.
Un autre appareil neuf à Sartrouville. (Archives Thierry Matra).
Le premier avion (CM + IJ) fabriqué en France fut livré en Octobre 1942 et a été suivie par un deuxième avion un peu plus tard en Janvier 1943 et début 1944 la production n’était encore que de seulement 21 appareils. Après cela, jusqu'à la libération de l'usine en Août 1944, seulement 27 autres ont été livrés à la Luftwaffe.
Si les grosses pièces de ces appareils étaient fabriquées par SNCAN et par ses sous-traitants, la plus grande partie de ses accessoires (appareil de bord, moteur, radio, etc…) arrivaient d’Allemagne.
Après la libération, elle continua à en fabriquer pour l'Aéronavale qui en utilisa 39 ou 40 entre la fin de 1944 et septembre 1953.
Un Do 24 T3 espagnol conservé au Musée de l’Air espagnol de Cuatro-Vientos l’appareil est codé 58-2 du SAR espagnol son numéro est HD 5-2 (Photo Jacques Moulin).
Le Dornier conservé au museo del Ar de Cuatro-Vientos au sud de Madrid, d ans son ancienne présentation au début des années 80. (Photo Jacques Moulin)
Utilisation par la France :
Ces hydravions seront utilisés par plusieurs flottilles ou escadrille de l’aéronautique Navale.
Les premiers appareils seront livrés à la Flottille 9.FTr (Tr= transport) anciennement baptisé 4.S et qui deviendra à partir du 1 janvier 1946 la 9.F basé alors à Karouba (près de Bizerte en Tunisie), les Dornier Do24 resteront en dotation dans cette flottille ou les Dornier seront chargé de missions de transport mais aussi de missions SAR et de patrouille maritime air-mer sur les côtes de l’Afrique du Nord. Les Do 24 seront abandonné en avril 1951 et la flottille sera rééquipée d’Helldiver.
Les mêmes missions de SAR et de patrouille maritimes, pour le nord méditerranée, seront aussi exécutés par l’escadrille 20.S et ses Dornier Do.24, cette unité basée à Aspretto en Corse avait été créé en avril 1946, elle sera dissoute en octobre 1949.
Une autre escadrille la 30.S basé à Saint-Mandrier exploita des Do24 jusqu'à sa dissolution le 15 janvier 1952, les hydravions survivants seront alors remis à la 53.S.
L’escadrille 53.S, école de pilotage d’hydravions (EPH) reconstituée à Hourtin en juin 1946, avec (entre autres) des Do 24, était destiné à la formation et à la transformation des pilotes d’hydravion, basé à Hourtin jusqu’en 1950, puis à Karouba, puis à Dakar où elle sera dissoute en 1958. La 53.S qui était déjà équipés de ce type d’appareil reçu les derniers représentants de l’espèce. L’escadrille les conservera jusqu'à leurs retraits du service en 1953.
Un Do 24 sera aussi utilisé un temps, à la CEPA de Saint-Raphaël, mais il ne semble pas avoir été affecté à l’escadrille 10.S qui regroupait les appareils affecté de la CEPA, mais de toute façon le slip d’hydravion le plus proche était à Saint-Mandrier...
Un Do 24 (mais avec sa tourelle dorsale) de la flottille 30.S avec l’insigne « dauphin et bouée de sauvetage » flottille basée à Sant Mandrier en 1946/47 cette escadrille sera dissoute en 1952
Les appareils utilisés par la Marine, étaient dépourvu de tourelle dorsale, mais les deux autres tourelles de proue et de queue pouvaient être équipés de mitrailleuses, dont nous ne connaissons pas le type, les tourelles vitrée étant absente les trous étaient obturé par des trappes, les appareils allemands étaient eux équipes de mitrailleuses type MG 15.
Les Dornier 24 T de la Marine étaient équipés (probablement pas tous) de radar Mk XIV d’origine anglais, le poste de radariste avait été installé dans le compartiment arrière au niveau de la tourelle dorsale, il s’agissait juste d’un siège installé devant un écran, posé sur une tablette en bois entourés de rideau suspendu à des tringles (1)
Il semble que les Do 24 aient été équipés de poste radio français, avec antenne pendante avec lest et moulinet comme celle utilisé en 1939, il semble à peu près établi que ces postes étaient des SARAM 3-11, comme sur les Ju 52 et les premier Martnet.
C’est très probablement en 1953 que les derniers hydravions Dornier Do 24 ont été retirés du service, il est dit souvent que ces appareils auraient été livrés à l’Espagne, cela semble faux, ou alors uniquement pour les pièces de rechange, les Do 24 espagnols avaient été livré par les allemands pendant la guerre, mais il est possible que ces appareils aient été fabriqué par la CAMS, sur le contingent allemands, mais c’est peu probable la CAMS fabriquant des type T.1 et les appareils livrés à l’Espagne sont des T.3, les appareils espagnols étaient eus équipés de tourelle dorsale.
© Jacques Moulin 2013
CaractéristiquesDornier Do 24T-1
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Dornier >>SNCAN (ex CAMS) de Sartrouville
Type : Hydravion trimoteurs à voilure haute.
Équipage : 4 ou 5
Missions : Reconnaissance maritime, sauvetage, patrouille
Date du premier vol : juillet 1937
Constructions : Métallique
Dimensions
Envergure : 27 m
Longueur : 22,04 m
Hauteur : 5,74 m
Surface alaire :
Charge allaire :
Masse
Masse à vide : 13500 kg
Charge utile :
Masse totale en charge : 18400 kg
Performances :
Vitesse maxi : 331 km/h à 2600 m
Vitesse de croisière :
Vitesse ascensionnelle : Montée à 1.000 m en 4,5mn
Autonomie :
Plafond pratique : 7500 m
Distance franchissable : 4700 km
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Communication radio et radar (version française):
Radio : SARAM 3-11 français
Radar Mk XIV anglais
Moteur
Marque : BMW<< Bramo (Siemens) c’était un développement du Bristol Jupiter
Nombre : 3
Type : Fafhir 323R-2
Configuration : 9 cylindres en étoile simple.
Refroidissement : air
Suralimentation : oui
Puissance normale au décollage : 900 ch à 2500 tr/mn avec injection d'eau.
Puissance à 3100 m : 1000ch
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 154 mm
Course : 160 mm
Cylindré totale : 26,82 litres
Taux de compression : 6,4 :1
Poids à sec : 550 kg
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales :
Diamètre :
Un Dornier de la 53.S
(1) Extrait du n° 9 des Cahiers de l’ARDHAN « Du Dornier 24 au Privateer » (1946-1954) par André Digo.
Bibliographie :
Les documents sur les Do 24 utilisé par les français sont très rares, à par :
- Un petit opuscule cité ci-dessus «Du Dornier 24 au Privateer » (1946-1954) par André Digo. (Edition ARDHAN)
- A par çà seul « Flying Boats » de William Green édité en 1962 chez MacDonald Londres, parle un peu de cette utilisation, le texte a probablement été écrit par Pierre Leyvastre.
- Et aussi les inévitables TU (*)n°70 (qui ne dit pas grand-chose) et 142 qui parle juste de la fabrication à la CAMS.
Nous n’avons rien trouvé de mieux, ni sur internet ni dans les ouvrages de vulgarisation.
(*) Site de la Branche Française d'Air Britain qui édite le "Trait d'Union" : http://www.bfab-tu.fr/
Autres photos
Le Do 24T1 53.S-29 l’insigne de la 53.S ainsi que les détails sont bien visible. (DR).
Un Do 24T1 sur un plan d’eau codé 53.S-4 (DR).
Autre vue du Do 24 T3 espagnol conservé au Musée de l’Air de Cuatro-Vientos ; photo prise en 1994 lorsque le Do24 était en extérieur depuis il est dans un des halls du musée. (Photo Jacques Moulin).
Un Dornier Do 24 T codé 53.S-4.