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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 10:10

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Le Breguet Br.1050

« Alizé »

 

© Jacques Moulin 2013.

 

 

  ALZ 4

  Profil offert gracieusement par son auteur Jacques Davy

  Profil img381

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Le n° 36 à Hyères en novembre 1994 (Photo © Jacques Moulin)

 

Le Br.1050 « Alizé » était un avion d’assaut et de lutte anti-sous-marine embarqué, dérivé du prototype Br 960 « Vultur » développé par la société Breguet.

Il est arrivé dans la Marine Nationale le 21 mai 1959. Ces appareils, s’ils n’ont pas été utilisés en opération pendant la guerre d’Algérie, ont fréquemment été présents sur les terrains de la Marine et sur les porte-avions qui se sont succédé en Afrique du Nord.

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Le n° 03 codé SR13 de la CEPA de Saint-Raphaël (DR) 

 

Origine

 

A la libération de la France, la Marine française avait encore quelques bateaux mais pas de porte-avions, sauf le Béarn, inutilisable, et encore moins d’avions pour les équiper. Rapidement un projet de construction de deux navires porte-avions fut envisagé, comme de nombreux projets d’appareils embarqués pour les diverses fonctions, chasse, assaut, patrouille maritime.

 

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    Le n° 50 à Nîmes-Garons en 2000 (Photo © Jacques Moulin)

 

Des avant-projets furent définis dès 1947, notamment pour un appareil embarqué destiné à l’attaque à la torpille des bâtiments de surface, roquettes et aussi des engins guidés. Ces appareils devaient également patrouiller en mer à la recherche de sous-marins qu’ils pouvaient attaquer à l’aide de grenades et de roquettes.

Ces projets furent parfois, sinon souvent, remis en question à cause du manque d’argent ou à cause de l’évolution des besoins ou de la technique. Les deux porte-avions prévus ne virent jamais le jour et notre marine reçut quelques porte-avions légers qui furent soit prêtés, soit vendus par les Alliés, et les appareils qui les équipaient étaient toujours disponibles à très faible coût dans les surplus, principalement américains.

 

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    Le n° 13 en vol à Nîmes-Garons en1978 (Photo © Jacques Moulin)

 

C’est en 1948 que furent commandés à Breguet deux prototypes d’un appareil correspondant au programme d’avion d’assaut et de lutte anti-sous-marine, le Breguet Br 960 « Vultur ». Sur ce projet les moteurs à pistons étaient remplacés par un turbopropulseur, mais à cette époque ceux-ci étaient encore de faible puissance. Il fut donc décidé de lui adjoindre un moteur à réaction permettant une augmentation de puissance notamment au décollage à pleine charge.

Les deux appareils identiques donnèrent satisfaction mais le système, lui, semblait imparfait. Il était très délicat de voler à pleine charge avec le réacteur coupé, le turboréacteur fut alors remplacé par une version plus puissante.

C’est de cet appareil que découla le Br 1050 Alizé. Les besoins de la Marine avaient changé, les moteurs disponibles aussi et le réacteur d’appoint n’était plus indispensable. Les radars avaient aussi évolué très rapidement.

Le moteur choisi fut le turbopropulseur Rolls-Royce « Dart 6 ». Puis ce fut le « Dart R.Da20 » de 1.600 ch qui fut essayé mais finalement les avions de série furent tous équipés du « Dart R.Da.21 » de 1.950 ch.

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Le pont du Clemenceau avec ses Alizé et ses HSS (Photo © Frerry)

 

Utilisation

 

La Marine commanda rapidement 100 appareils mais la série fut réduite à 75, augmentée par une commande passée par le gouvernement indien pour 12 appareils, c’est donc un total de 87 appareils de série qui furent construits. Les premiers appareils de la Marine Nationale furent livrés à partir de mai 1959. Ceux destinés à l’Inde furent inclus à la numérotation des Alizé, ce qui fait que nous trouvons un appareil marqué 87 qui est le dernier de la série.

Donc 75 appareils furent livrés à la Marine de 1959 à 1961. Ils furent utilisés sur les porte-avions Arromanches, Clemenceau et Foch puis plus tard Charles de Gaulle. Ces appareils étaient robustes et étaient équipés d’un moteur très fiable, ce qui était vraiment indispensable pour un monomoteur volant principalement au-dessus de la mer.

De nombreuses unités embarquées de la Marine utilisèrent ces appareils : 4F, 6F, 9F.

D’autres appareils furent utilisés en unité de servitude : 2S, 3S, 10S.

 

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Un Alizé au décollage sur un porte-avions, probablement le Clemenceau, en 1963/64.

 (© Photo Frerry)  

 

Mises à niveau :

 

Pendant leur carrière les « Alizé » furent l’objet de plusieurs modifications principales :

A partir de 1964 les appareils furent modifiés pour pouvoir être équipés du système Julie. Trente exemplaires furent modifiés en 1964-1965 pour faire évoluer le système d'écoute des bouées sonores et le rendre capable de tirer une torpille Mk-44 en plus de la L4 et le missile anti-surface filoguidé AS-12. Pour identifier les appareils modifiés un 1 a été marqué devant le numéro des appareils, ce qui explique que certains appareils soient marqués 125 ou 138. Le Système Julie était un système de pistage de sous-marin avant la mise en service des systèmes de bouée Sonar.

Plus tard, à partir de 1980, 28 appareils furent mis à jour au standard ALM (ALizé Modernisé) avec un nouveau radar à compression d'impulsion Thomson-CSF DRAA-10A Iguane, un système de navigation OMEGA, un détecteur de radar ARAR-12A, de nouveaux récepteurs de bouées acoustiques AN/ARR-52 et une modernisation du traitement des signaux émis par les bouées acoustiques actives, ainsi qu’un système de goniométrie et d'analyse radar. Ils furent peints en gris et blanc.

Par la suite un autre programme de modernisation fut entrepris au début des années 1990 et dota 27 appareils d'un système de leurre, d'un nouveau pilote automatique et d'une nouvelle avionique.

Plus tard, en 1996/1997, 15 avions furent dotés d'un système optronique infra-rouge Thomson-CSF TTD Chlio. Suite à ces modifications, l'Alizé fut appelé ALH (Alizé mis à hauteur, ou Alizé modernisé).

Les Br. 1050 Alizé furent finalement retirés du service en 2000 soit après plus de quarante années de service actif…

 

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 Le n° 5 à Nîmes-Garons en 1978 (Photo © Jacques Moulin)

 

Un appareil, le n° 59, revole actuellement. Il a été remis en état par une association. Plusieurs autres sont visibles dans des musées, plus ou moins bien restaurés ou conservés. Un très bel appareil, le 47, est visible à l’Espaces Aéro Lyon Corbas (EALC) de Corbas près de Lyon.

Photo 26 img376 

  Le Breguet 960 « Vultur ». (DR)  

 

© Jacques Moulin 2013.

 

De nombreux renseignements sur les appellations ALM et ALH sont sur un site :

http://www.ffaa.net/aircraft/alize/caracteristiques.htm

 

 

Bibliographie :

Les avions de combat français 1944-1960 par Jean Cuny Docavia n° 30,

Le Trait d'Union (TU) n° 90 de juillet 1983,

Certain numéros du Trait d'Union sont toujours disponible sur le site du "Trait d'Union" bulletin de la Branche Française d'Air Britain,

http://www.bfab-tu.fr/

Et très récemment en 2013 « Breguet 1050 Alizé » par Arnaud Prudhomme (Histoire et Collection).

NB La majorité des photos (© Frerry et © Jacques Moulin) sont totalement inédites.

 

Caractéristiques

 

(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)

 

Constructeur : Breguet

Équipage : 3

Missions : Assaut et lutte ASM embarqué

Date du premier vol : 5/10/56 (Vol du premier appareil de présérie)

 

Dimensions :

Envergure :                                     15,60 m

Longueur :                                      13,85 m

Hauteur :                                               5 m

Surface alaire :                                   36 m²

Charge allaire :                            229 kg/m²

 

Masse :

Masse à vide :                                   5 700 kg

Charge utile :

Masse totale au catapultage:          8 200 kg

Masse à l’appontage :                      7 200 kg

 

Performances :

Vitesse maxi :                                    435 km/h

Vitesse de croisière :                       250 à 380 km/h

Vitesse ascensionnelle :

Autonomie :                                        5 h (2 500 km)

Plafond :                                             6 500 m

Distance franchissable :

Altitude de croisière :

Rayon d’action :

 

Armement :

 

Grenade ASM, torpille Mk 43/Mk44 Roquettes – Engins AS12.

 

Communication radio :

 

Système de détection :

 

Ils étaient initialement équipés du radar DRAA-2A, du détecteur de radar ARAR-10A (mesures de soutien électronique), de récepteurs de signaux de bouées acoustiques français associés à un dispositif de présentation AN/ASA-26 (tactique Julie)

 

Moteur

 

Marque :                                        Rolls-Royce

Nombre :                                              1

Type :                                            Dart R.Da21de

Configuration : turbopropulseur, compresseur 2 étages 7 chambres de combustion et turbine 3 étages.

Puissance normale au sol :      1 950 ch (avec injection eau-méthanol

Puissance au décollage :

Equivalent puissance :

Régime de l’hélice :

Poids à sec :                                  547 kg

Largeur :

Longueur :                                     2,480 m

Hauteur :

Diamètre :                                      0,960 m

Carburant :                                    kérosène

 

Hélice

Marque :                                     Breguet-Rotol

Type :                                          BR-4 -1000

Nombre de pales :                            4

Diamètre :                                       3,35 m

 

 

    Autres Photos. 

 

Photo 1 img334

 Le Breguet Br 1050 Alizé n° 1 à Nîmes-Garons en 1978. (Photo © Jacques Moulin)

 

Photo 2 img335

Photo 2 – Le n° 41 lors d’un meeting à Dijon en 1976. (Photo © Jacques Moulin)

 

Photo 3 img336

 Le n° 42 de passage en vol lors d’une manifestation en 1983 sur la base aérienne de Saint-Mandrier (baie de Toulon). Il fait un passage de présentation tout sorti train et crosse

(Photo © Jacques Moulin)

 

photo 4 img337

     Le même Br 1050 Alizé n° 42 à Nîmes-Garons en 1978. L’avion porte le marquage « Marine »

(Photo © Jacques Moulin)

 

Photo 5 img338

photo 6 img339 

photo 8 img341 

     Au début de l’année 2000 la retraite des Alizé arrive. Quelques photos de détail du n° 56.

(Photo © Jacques Moulin)

 

Photo 10 img360 (2)

     Deux  Alizé dont le n° 87, dernier appareil reçu par la Marine. (Photo © Frerry)

 

photo 12 img344

     Le n° 49 à Nîmes-Garons en 2000 (Photo © Jacques Moulin)

 

  Photo 15 img364 (3)

     Cliché mal cadré du Breguet Br 1050 Alizé n° 125 (en fait le 25 avec identification d’une modification) (Photo © Frerry)

 

Photo 17 img349

     Le n° 51 à Hyères en 1995 (Photo © Jacques Moulin)

 

Photo 18 img350 

     l’Alizé n° 11 à l’atterrissage au  IAT de Fairford (Angleterre) en 1987.

(Photo © Jacques Moulin)

Photo 19 img351 

    Le Breguet Br 1050 Alizé n° 04 à l’appontage sur un PA. (DR)

Photo 20 img353 

     Le n° 04 à l’appontage sur un P-A. (DR)

 

Photo 21 img354 

     Le n° 58 à Istres en 1967 (Archive R. Giraud)

 

Photo 22 img355 

     Le 21/06/59 la Marine reçoit ses premiers Alizé (Photo Keystone)

 

Photo 24 img357     

     Les Breguet Br 1050 Alizé n° 24 et 56. (Photo ECPA)

 

Photo 28 img380 (2) 

 Photo prise en 2000 à Nîmes-Garons de l’Alizé n° 59 qui a été remis en état de vol.  

(Photo © Jacques Moulin).

 

Photo 29 img380 (1) 

     L’Alizé n° 47 qui est maintenant conservé à Corbas, photographié à Hyères en 2000.

(Photo © Jacques Moulin).

      Breguet-Alize-Rochefort-BRENIER.jpg

Breguet Alizé en « pot de fleurs » à Rochefort.

 

 

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  • Déjà ancien dans l'histoire de l'Aviation, j'ai écrit de nombreux article dans diverses revues depuis 1968 et publié trois livres, un sur les autogires, un sur le Loire 45/46 et un sur le Bloch 174 ces deux derniers livres sont épuisés).
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