SNCASE "Alouette" III |
© Jacques Moulin 2013.
Profils publiés avec l'aimable autorisation d’Olivier Beernaert.
14 – Alouette III SE 3160 sécurité civile Chambéry 1996 (Photo © Jacques Moulin).
L’Alouette III étant entré en service après 1962, elle n’a pas pu être utilisée pendant la Guerre d’Algérie.
Mais un appareil de présérie fut utilisé par l’ALAT à Sétif-Aïn-Arnat en 1961. Cet appareil fut expérimenté pour le transport de commando, d’autorité, mais principalement pour des essais d’armements. Mais comme la guerre d’Algérie se terminait cela n’alla pas plus loin, même si par la suite divers appareils reçurent des armements.
1 – Alouette III n° 219 de la Marine à Hyères le 28/06/2000 (Photo © Jacques Moulin).
2 – Alouette III 62-CY Dakar 1994 (Photo © Jacques Moulin).
Historique
L’Alouette II affichait des performances brillantes, puisque dès 1956 un SE.3130 avait réalisé des sauvetages en montagne à plus de 4 000 mètres d’altitude, mais elle commençait à s'essouffler au-delà de 3 000 mètres. Le bureau d'études Hélicoptères de Sud-Aviation avait donc entrepris l’étude d’une version plus puissante, avec une aérodynamique améliorée, ce qui permettait d’accroître la capacité de l’appareil. Le résultat fut un hélicoptère pouvant emporter sept personnes (un pilote et six passagers), de construction semi-monocoque et reposant sur un train tricycle Messier à roue avant orientable et dont le fuselage était entièrement caréné.
Le nouvel appareil appelé Alouette III était surtout équipé d'une puissante turbine de 870 ch thermiques, l'Artouste III B de "Turbomeca", qui était limitée à 550 ch mécaniques, tant à cause du réducteur de turbine que pour la boîte de transmission de l'hélicoptère. La réserve de puissance thermique permettait de garder la puissance mécanique jusqu'à 5 000 m en standard, et, au niveau de la mer, jusqu'à une température extérieure supérieure à 50 °C. Ce qui assurait donc de très belles performances en altitude et par temps chaud, avec une très grande fiabilité.
3 – Alouette III 67-FA Strasbourg 1988 (Photo © Jacques Moulin).
La possibilité d'effectuer des évacuations au treuil (capacité 175 kg), et la bonne adaptation de la cabine aux missions sanitaires, puisqu’on pouvait loger en cabine deux civières, un malade assis et un assistant médical, ont fait de l'Alouette III un appareil très prisé pour toutes les missions de sauvetage. Sa réserve de puissance et la possibilité d’embarquer 740 kg de fret en cabine et 750 kg en charge externe ont facilité son adoption dans des pays montagneux, mais les qualités de l'Alouette III ont également justifié des commandes de pays n'ayant ni haute altitude, ni temps chaud, comme les Pays-Bas ou l’Irlande.
4 – Alouette III 67-JI Orange 1984 (Photo © Jacques Moulin).
Développement
Construit à La Courneuve, le prototype SE.3160-001 [F-ZWVQ] a effectué son premier vol au Bourget le 28 février 1959, piloté par Jean Boulet et Robert Malus. Il fut suivi trois mois plus tard du SE.3160-002 [F-ZWWR], qui effectua une présentation en vol très remarquée au Salon du Bourget en juin 1959 aux mains du pilote d’essais Roland Coffignot, tandis que le 001 débutait une campagne d’évaluation en montagne comprenant des essais-moteur au sommet du Dôme du Goûter (4 150 m d’altitude) par -20 °C campagne qui s’acheva par un atterrissage au sommet du Mont-Blanc avec sept personnes à bord (Pilote Jean Boulet).
8 – Alouette III de la Marine n° 252 de la 23 S à Saint Mandrier mai 1995. (Photo © Jacques Moulin).
Ces deux appareils furent suivis de deux appareils de présérie, dont le premier prit l’air en juillet 1960. C’est celui-ci qui fit remis le 17 mars 1961 au Groupement d'expérimentation de l’ALAT, à Satory, il fut testé en Algérie par le GH2 de Sétif-Aïn-Arnat (PMAH de la 19èmeDI) ceux-ci devaient être programmés l’été 61 car après le cessez le feu en mars 62 tous les appareils en opérations en AFN devaient être désarmés. Rentré en, France cet appareil fut accidenté le 27 novembre 1962, il fut reconstruit comme SA.316 n°1412 et servit à l'instruction au sein de l’ALAT. Il aurait été récupéré en 2001 pour conservation par l’association CELAG de Grenoble (Sous réserve).
En juillet 1964 Sud Aviation fit voler une version spécifiquement destinée aux militaires et appelée Alouette Canon. Celle-ci possédait un canon-mitrailleur d'un calibre de 20mm. En outre cet appareil était gréé pour pouvoir emporter et tirer des missiles AS.11 et AS-12. Malheureusement cet hélicoptère de combat demeura sans suite mais le principe fut repris par les Gazelle Canon. L'Alouette III utilisée pour ces tests était le n°1164, il fut par la suite désarmée et servit à divers tests et essais, notamment dans le domaine de la lutte contre les feux de forêt.
11 –Alouette III n° 1648 F-ZBDF de la Sécurité Civile Bron 1978.(Photo © Jacques Moulin).
Utilisation
Les alouettes III furent un grand succès et elle seront utilisé par tous les organismes français, AA, Marine, ALAT, Sécurité civile, gendarmerie etc… Et aussi par de nombreuses sociétés privées.
19 – Alouette III EPNER Istres 1977 (Photo © Jacques Moulin).
20 – Alouette III EPNER Istres 1977 (Photo © Jacques Moulin).
21 – Alouette III de la Gendarmerie Valence – Chabeuil 2003 (Photo © Jacques Moulin).
Production
Au total 1453 appareils sont sortis des usines de La Courneuve et de Marignane jusqu’au 1er mai 1985, ces hélicoptères furent livrés à environ 190 utilisateurs dans 92 pays.
De nombreuses licences furent accordées et les appareils produits sous licence en Suisse (60 appareils), aux Indes (300 « Chetak », nom donné par les Indien), furent produits par HAL) et en Roumanie (230 IAR 316B construits par IC-Brasov).
Essais d’armement
Comme déjà vu plus haut le premier des appareils de présérie qui prit l’air en juillet 1960, fut remis le 17 mars 1961 au Groupement d'expérimentation de l’ALAT, à Satory, pour essais divers, il fut envoyé pour des tests d’utilisation et d’armement en Algérie où il fut affecté au GH2 de Sétif-Aïn-Arnat (PMAH de la 19èmeDI) pour effectuer divers essais aussi bien d’armement que d’utilisations opérationnelles .
Ceux-ci ont été programmés l’été 61 et terminé après le cessez le feu en mars 62, après cette date tous les appareils en opérations en AFN devaient être désarmés.
Ces tests comprenaient aussi bien des montages d’armement divers et variés, roquettes, missiles, canons, mitrailleuses tirant vers l’avant ou en sabords.
La fin de la Guerre d’Algérie mis fin à ces tests qui démontrèrent que l’Alouette III était un peu sous-motorisé pour des emports importants.
Utilisation a l'étranger
31 – Alouette III SE 3160 n° 1913 numéro Portugais 19397 à Beja (Portugal 2/10/95) (Photo © Jacques Moulin).
32 – Alouette III SE 3160 Portugaise n°1556, numéro Portugais 19298 à Beja (Portugal 2/10/95) (Photo © Jacques Moulin).
33 – SE 3160 Portugaise, numéro Portugais 19383 à Beja (Portugal 2/10/95)
(Photo © Jacques Moulin).
38 – IAR 316 B n°39 Alouette III fabriqué en Roumanie à Tuzla (Roumanie) 3/9/1999. (Photo © Jacques Moulin).
39 – IAR 316 B n°53 Alouette III fabriqué en Roumanie à Sibiu (Roumanie) 7/9/1999. (Photo © Jacques Moulin).
41 – IAR 316 B n°07 Alouette III fabriqué en Roumanie à Caransebes (Roumanie) 6/9/1999. (Photo © Jacques Moulin
53 – Alouette III militaire de la Cote d’Ivoire vu à Bouaké en mars 1994, elle sera détruit peu de temps après par accident. (© Jacques Moulin).
Caractéristiques SNIAS Alouette III
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : SNCASE >> Aerospatiale
Équipage : 1+6
Missions :
Date du premier vol : 28/02/1959
Nombre Construit : 1453 en France
Dimensions
Diamètre du rotor : 11,50 m
Longueur : 10,03 m
Hauteur : 3,09 m
Masse
Masse à vide : 1230 kg
Charge utile : 750 kg
Masse totale en charge : 2200 kg
Performances :
Vitesse maxi : 210 km/h
Vitesse de croisière : 185 km/h
Vitesse ascensionnelle : 258 m/s
Autonomie : 540 km
Plafond pratique : 3200 m
Distance franchissable :
Altitude de croisière : 3200 m
Rayon d’action :
Communication radio :
Non connu
24 – Vue éclatée du moteur Turbomeca Artouste IIIB Alouette III. (DR)
Moteur
Marque : Turbomeca
Nombre : 1
Type : Artouste IIIB
Configuration : turbomoteur chambre annulaire, compresseur centrifuge plus un étage axial, turbine 3 étages.
Puissance normale au sol : 850 ch détaté pour Alouette III à 550 ch.
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Poids à sec : 178 kg
Longueur : 1,814 m
Diamètre : 0,667 m
Carburant : kérosène
© Jacques Moulin 2013
(Remerciements à Jean Pierre Meyer et à Dominique Rossens).
Photos des divers essais d'armement :
25 – Sétif Ain-Arna 1962 essai de montage d’un canon de 20 mm sur une Alouette III. (Origine JP Meyer).
26 – Officiers de l’ALAT inspecte le nouvel appareil Alouette III (Origine JP Meyer).
27 – Autre vue du montage canon sur Alouette III. (Origine JP Meyer).
28 – Essais d’emport de commando armés dans une Alouette III. (Origine JP Meyer).
29 – Essais de montage de deux mitrailleuses MAC 34 T jumelée en sabord. (Origine JP Meyer).
30 – Essais de montage d’un canon de 20 mm en sabord. (Origine JP Meyer).
44 – Alouette III SE 3160 A avec montage d’un canon de 20 mm d’un modèle non identifié permettant le tir axial. (Origine D. Rossens).
45 – Alouette III SE 3160A montage de collimateur SFOM 83 A. (Origine D. Rossens).
46 – Alouette III SE 3160A montage idem à 44 mais vu de l’arrière (Origine D. Rossens).
47 – Alouette III SE 3160A n° 1084 F-WKQJ (Origine D. Rossens).
48 – Alouette III SE 3160A n° 1042 F-ZJUN (Origine D. Rossens).
49 – Montage de SSI ( ?) sur une Alouette III (Origine D. Rossens).
51 –Alouette III SE 3160A montage de collimateur SFOM 83 A. (Origine D. Rossens).
52 – Alouette III SE 3160 a n° 1088. (Origine D. Rossens).