Douglas DB-7 français. (A-20 – Havoc – Boston) |
© Jacques Moulin 2013.
Profil publié avec l'aimable autorisation de Patrice Gaubert.
et
http://profils-aero.blogspot.fr/2010/03/quelques-avions-de-la-periode-1939-1945.html
Conception et développement
En mars 1937, une équipe du bureau d’études des établissements Douglas dirigée par Donald Douglas, Jack Northrop et Ed Heinemann avait présenté aux autorités militaires US une proposition pour un bombardier léger propulsé par deux moteurs en étoile Pratt & Whitney R-985 Wasp Junior de 450 ch. Moteurs montés sur une aile haute.
L’estimation donnait la possibilité d’emmener 450 kg de bombes à 400 km/h par rapport aux performances des avions ayant participé à la guerre civile espagnole, ces performances semblaient trop faibles, l’étude fut donc abandonnée.
1 – Un DB-7 probablement en mai juin 40 en France (Archives Jacques Moulin)
Douglas A-20A
À l'automne 1937, l’United States Army Air Corps tenant compte des leçons de la guerre d’Espagne avait publié un cahier des charges concernant un avion d'attaque plus performant.
L'équipe de Douglas, maintenant dirigée par Heinemann, repris l’étude et conçut le modèle 7A, mis à jour avec deux moteurs Pratt & Whitney 1830 R « Twin Wasp » de 1 100 ch. Il avait comme concurrent le Nord American NA-40, le Stearman X-100 et le Martin 167F. Le modèle 7B était maniable et rapide, mais n'a pas attiré les commandes des autorités américaines.
2 – Un autre DB-7 en AFN après l’armistice en 1940.
Ce furent les missions d’achat français qui s’intéressèrent à l’appareil et passèrent commande pour
100 avions rapidement avec la possibilité d’une seconde commande de 270 appareils. Seize exemplaires avaient été commandés par la Belgique pour son aviation militaire.
3 – Un DB-7 aux couleurs de Vichy vers 41/42.
Mais ce projet d’achat se heurtait à la loi de neutralité de 1935 qui interdisait la vente d'armes, y compris les aéronefs, à une nation en guerre. Mais cette loi était très attaquée surtout par le président Roosevelt qui venait de publier un appel à la fois pour sa révision et un programme de réarmement de l'Air Corps. Aidé par le département du Trésor, division des achats (dirigé par des officiers de marine en retraite) et le secrétaire au Trésor Henry Morgenthau, Jr. Cette loi allait être modifiée, les Américains avaient compris que ces commandes permettaient à l’industrie américaine de se développer en construisant des appareils modernes. Par la suite les Français participeront discrètement aux essais en vol, afin de ne pas attirer les critiques des isolationnistes américains.
4 – DB-7 en 1940 (Photo ECPA)
Utilisation par la France
Les appareils furent commandés en plusieurs fois,
1° 100 DB-7 le 15 février 1939 avec moteur R 1830 SC3G livrables avant fin janvier 1940.
2° 170 DB-7 le 14 octobre 1939 avec le même moteur. Et aussi 100 DB 7A équipés de moteurs Wright R 2600 A5B.
6 – Trois DB-7 en AFN en 1940.
Les appareils de la commande française étaient adaptés pour l’utilisation par l’Armée de l’Air cela avait entrainé des modifications importantes, l’appareil devenant la variante DB-7 (Douglas Bomber 7) Il avait un fuselage profond étroit, deux moteurs Pratt & Whitney R-1830-SC3-G en étoile donnant 1 000 ch (746 kW), des armes (en tourelle) de construction française et de nombreux instruments métriques. Par la suite la deuxième tranche des appareils devait être équipée de moteurs plus puissants de type Pratt & Whitney R-1830-S3C4-G donnant 1 100 ch (820 kW). Le modèle français était désigné sous l’appellation DB-7 B-3 (B-3 signifiant «bombardier trois places").
7 – DB-7 en vol en AFN 1940/41
Les DB-7 ont été livrés à Casablanca au Maroc en caisses pour le montage et l’utilisation en France et en Afrique du Nord française. Quand les Allemands ont attaqué la France et les Pays-Bas le 10 mai 1940, la France avait soixante-quatre DB-7 disponibles qui furent en partie déployés en métropole contre les Allemands, mais seulement deux groupes de bombardement participèrent aux combats de mai juin 1940, les GB I/19 et le II/19 avec un rendement assez bon et des pertes raisonnables.
A noter aussi qu’à la toute fin des combats, dix appareils du GB II/61 effectuèrent une seule et unique mission sur les installations militaires italiennes à Cagliari en Sicile à partir de l’AFN.
8 – DB-7 au sol en AFN, remarquez la trappe au-dessus du fuselage qui permettait l’évacuation de l’équipage au-dessus du poste.
Fin juin les appareils restants seront évacués vers l’Afrique du Nord, comme la plus grande partie des appareils en mesure de franchir la Méditerranée pour éviter la capture par les forces allemandes.
Les appareils stockés en AFN ne furent que très peu utilisés avant le débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord. Sur les cent seize appareils livrés quatre-vingt-quinze avaient survécu à l’armistice dont trente encore en caisse à Casablanca, et une vingtaine en dépôt à l’annexe de EAA 301 au Maroc.
Après le débarquement de 1942 les appareils encore en unité furent transférés afin d’être utilisés pour l’entrainement et la liaison, ils seront remplacés dans les unités de bombardement par les Martin B-26 Marauder.
9 – Un DB-7 au Maroc en juillet 1940 (Archives Rivière)
Une utilisation de ces appareils fut aussi envisagée fin 1944, le groupe 1/35 (« aviation des Alpes ») qui volait à ce moment sur MS 500 pour protéger et ravitailler les fortifications à la frontière italienne devant être équipé d’une escadrille de six Douglas A-20, mais si des pilotes furent bien envoyés en formation cette création ne fut jamais effective, le 8 mai 1945 étant arrivé avant. Nous ne savons pas si les avions qui devaient équiper cette escadrille étaient des DB-7 ou des Boston.
Mais parallèlement à cela il y eu une utilisation d’au moins un DB-7 par les Français pour des combats de la réduction des poches de l’Atlantique dans les derniers mois de la guerre.
10 – DB-7 sur le ventre probablement au Maroc.
Les FAFL utilisèrent aussi ces appareils. En effet le groupe de bombardement « Lorraine » formé en Angleterre utilisa des Boston III (version du A-20 livrée à la Grande-Bretagne) les Boston furent ultérieurement remplacés par des Martin B-26 Marauder.
© Jacques Moulin 2013.
11 – Un DB-7 en France en mai juin 40.
Caractéristiques des DB-7 B3
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Douglas
Équipage : 3
Missions : bombardement léger
Date du premier vol : 26/10/1938
Dimensions
Envergure : 18,70 m
Longueur : 14,30 m
Hauteur : 4,82 m
Surface alaire : 43,20 m
Charge allaire :
Masse
Masse à vide :
Charge utile :
Masse totale en charge : 6 875 kg
Performances :
Vitesse maxi : 484 km/h à 3 000 m
Vitesse maxi au sol : 447 km/h
Vitesse de croisière : 402 km/h
Vitesse ascensionnelle :
Autonomie : 840 km à 8/10 de la puissance avec 776 litres de carburant
Plafond : 9 400 m
Distance franchissable :
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Fixe : 4 mitrailleuses Browning de 030 (7,62) fixes tirant en chasse. Et 2 mitrailleuses MAC 34 en tourelle.
Externe :
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 2
Type : R 1830 SC 3C
Configuration : 14 cylindres en double étoile.
Refroidissement : air
Suralimentation : oui compresseur centrifuge.
Puissance normale au sol :
Puissance à 3500 m : 1 000 ch
Puissance au décollage : 1 060 ch
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 139,7 mm
Course : 139,7 mm
Cylindré totale : 30 litres
Taux de compression :
Poids à sec : 567 kg
Longueur : 1,5 m
Diamètre : 1,22 m
Carburant :
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales :
Diamètre :
Autres Photos
5 – DB-7 en 1940
12 – DB-7 de la 4ème escadrille du GB II/52 à Agadir en 1942 (Archive Faury)
14 – DB-7 en France en 1940 (Archives Thierry Matra)
15 – DB-7 en France en 1940 (Archives Thierry Matra)
17 – DB-7 en AFN en 41/42 ((Archives Thierry Matra.)