Les Sikorsky S-55 / H-19 |
© Jacques Moulin 2009
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Deux S-55 de la Marine (33F) à Mécheria, au second plan on aperçoit un Privateer
(Photo Origine Poirier).
Le Sikorsky H-19, (également connu sous le nom de S-55) est un hélicoptère polyvalent utilisé par l'armée américaine, puis par l'armée française.
Photo communiquée par Lionel Vaillant d'un H-19 de la 33F avec son camouflage. Remarquez la cocarde sur le dos.
Un H-19 de l'ALAT (Photo JP. Meyer)
Conception et développement :
Le H-19 a réalisé son premier vol le 10 novembre 1949 et il est entré en opération en 1950. Plus de 1.000 hélicoptères de ce type ont été fabriqués par Sikorsky pour les Etats-Unis.
Cinq cent cinquante autres ont été fabriqués sous licence par divers industriels : Westland Aircraft en Grande-Bretagne, SNCASE (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est) en France et Mitsubishi au Japon.
Sur les cent trente-cinq exemplaires construits ou assemblés par la SNCASE, une cinquantaine de H-19D serviront en Algérie. Certains porteront la cocarde à l'hameçon de la 33F de l'Aéronautique navale, créée le 1er juin 1957.
L'hélicoptère a été largement exporté, utilisé par de nombreux autres pays, dont la Grèce, Israël, le Chili, l'Afrique du Sud, le Danemark et la Turquie.
Un H 19 du GH 2 posé sur un terrain à l'intérieur d'un poste. Photo originale tirée d'un négatif 6x9, le photographe est inconnu.
Historique d'exploitation :
Les deux premiers H-19 (n° 824 et 838) arrivent en Algérie le 19 avril 1955. Ils rejoignent Sétif où se crée le 29 avril, aux ordres du commandant Crespin, le GH2. A l'aide de Bell 47G, ils vont assurer les missions de transport et d'évacuation au profit des unités terrestres.
L'armée française fut la première au monde à expérimenter au combat, sous le feu de l'ennemi, l'emploi tactique de ces appareils pour le transport de combattants. Plus tard il sera également utilisé comme poste de commandement aérien ou comme engin d'assaut et de manœuvres.
L'Armée de l'Air française a utilisé le H-19, alias Sikorsky S-55, jusqu'en 1956. Il fut alors remplacé par des appareils plus modernes : les Piasecki H-21 et Sikorsky H-34.
Deux H-19 Probablement à Mécheria.
Éléphant joyeux !
Premier hélicoptère moyen mis en service dans l'Armée de l'Air, l'Aéronavale et l'ALAT dès 1952, le S-55 fut le "sauveur" des blessés de Diên Bien Phû où sa silhouette trapue lui valut le joli surnom d'"Eléphant Joyeux" !
Vingt-cinq versions différentes furent construites, mais les forces aériennes françaises n'en utilisèrent que trois, principalement pour des problèmes de disponibilité.
A Mécheria un H 19 de la flottille 33-F (Origine Poirier).
Le Sikorsky S-55, équivalent du H-19 A de l'US Air Force.
II fut mis en service en Indochine dès 1954, année où il équipa les 1er et 2ème CHSE (Compagnie d'Hélicoptères Sanitaires d'Evacuation) du Groupement des Formations d'Hélicoptères de l'Armée de Terre en Indochine (GFHATI).
Il permettait, grâce au volume intérieur de sa soute, l'évacuation de six blessés couchés, pour les nombreuses EVASAN.
Équipé d'un moteur Pratt & Whitney R-1340-40, 9 cylindres en étoile d'une puissance de 600 ch, le S-55 offrait une charge utile de 600 kg pour un poids total de 3.265 kg et croisait à une vitesse de 150 km/h.
Le Westland S-55 :
Dans la même période, en métropole et en Afrique du Nord, volait le WS-55, une version construite sous licence par la firme anglaise Westland.
Rien ne le différenciait extérieurement de son homologue américain. En revanche, construit selon les spécifications anglaises, le poids à vide du WS-55 était supérieur de 100 kg, ce qui diminuait d'autant la charge utile !
Au sein du Groupe d'Hélicoptères n° 1 de Satory et de l'EA-ALAT de Sidi-Bel-Abbès, les WS-55 servirent d'appareils école pour la certification des équipages sur hélicoptères moyens.
Un petit nombre connut une activité un peu plus opérationnelle au sein du GH 2, du GALAT 7, devenu par la suite 1er GALAT, du GALAT 2, du GALDIV 3 et du GALDIV 1.
Le parc de WS-55 de l'ALAT atteignit un total de 42 appareils et son extinction eut lieu fin 1965.
Le Sikorsky H-19 D3 :
II s'agissait d'une version améliorée du S-55, avec un moteur Wright R-1300-3 de 7 cylindres en étoile délivrant 800 chevaux.
Le H-19 D3 pouvait décoller avec une charge utile supérieure de 150 kg. Cela représentait la possibilité d'embarquer deux hommes de plus.
Ce gain appréciable arrivait à point, au moment même où les pauvres vieux S-55 "s'époumonaient" à enlever deux hommes armés au lieu des huit commandos prévus dans le manuel d'équipage.
La chaleur ambiante et l'altitude élevée de certaines régions de l'Algérie diminuaient considérablement le rendement des moteurs à pistons.
Lors de l'arrivée des Vertol H-21B/C Bananes au GH 2 en 1956, offrant une capacité d'emport accrue, les Sikorsky furent alors relégués aux missions de support logistique, de transport d'autorités et aux EVASAN.
Les détachements de Sikorsky à Télergma, Bône, Geryville, El Milia et Philippeville, assuraient les missions SAR et SATER. Au 24 février 1958, les Sikorsky avaient évacué 2.625 blessés et transporté 40.603 commandos. Un bien beau palmarès.
Dès février 1956, le colonel Bigeard va définir, avec le commandant Sagot de l'Armée de l'Air, le concept d'héliportage d'assaut.
Deux phrases de Bigeard illustrent sa maîtrise du sujet : "On n'emploiera jamais aussi bien l'hélicoptère que si l'on sait s'en passer..." ; " ... (II convenait) de ne pas gaspiller un moyen coûteux, relativement fragile et, en conséquence, de ne le confier qu'à une troupe de valeur".
Le binôme hélicoptère-troupes d'élite était né. Dorénavant, la guerre d'Algérie allait changer de visage.
L'effet de surprise et la puissance de feu pallient la vulnérabilité du H-19 au contact des tirs d'armes légères depuis le sol.
Les colonels Crespin (ALAT) et Brunet (Air) s'imposèrent comme les deux pionniers, en France, de l'hélicoptère armé.
Brunet, de son propre chef, avait fait monter un canon de 75 mm sans recul sur un H-19 inutilisable de l'escadrille d'hélicoptères moyens 2/57. L'essai ne fut pas probant. Monté parallèlement à l'axe de l'appareil, le canon enflamma l'arrière de l'engin au départ du coup.
Un autre H-19 sera doté d'un 57 mm sans recul tirant dans l'axe, ainsi que d'une mitrailleuse de 12,7 mm et de deux 7,62 mm de sabord, mais la puissance relativement faible du H-19 obligea à abandonner ce concept.
Il fut remplacé par les H-34 (S-58) "Mammouth" qui deviendront les premiers hélicoptères armés réellement efficaces.
Caractéristiques Sikorsky S-55 H-19 A
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Sikorsky
Équipage : 2 +12 passagers ou 8 hommes équipés
Missions : transport
Date du premier vol : 10/11/49
Constructions : métallique
Dimensions
Diamètre rotor : 16,16 m
Longueur : 19,07 m
Hauteur : 4,07 m
Masse
Masse à vide : 2177 kg
Charge utile :
Masse totale en charge : 3266 kg
Masse max au décollage : 3587 kg
Performances :
Vitesse maxi : 163 km/h
Vitesse de croisière :
Vitesse ascensionnelle : 213 m/s
Autonomie :
Plafond pratique : 3200 m
Distance franchissable :
Altitude de croisière :
Rayon d’action : 652 km
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 1
Type : R-1340 40 ou 57 « Wasp »
Configuration : 9 cylindres en simple étoile
Refroidissement : air
Suralimentation : oui compresseur centrifuge.
Puissance normale au sol : 616 ch
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 146 mm
Course : 146 mm
Cylindré totale : 22 litres
Taux de compression : 6 :1
Poids à sec: 422 kg
Diamètre: 1,314 m
Photo communiquée par Lionel Vaillant.
© Jacques Moulin 2009
Nota : Certains renseignements sont extraits d'un livre d'un ami, Gérard Poirier, ouvrage particulièrement réussi sur les hélicoptères de la Marine, c'est également l’auteur lui-même qui m'avait communiqué diverses photos publiées ci-dessus.
Son livre "Paré Cargo" publié à compte d'auteur et épuisé. Si vous trouvez cet ouvrage d’occasion ne le manquez pas.
Article publié dans l'Ancien d'Algérie n° 477 de mai 2009.