Caudron-Renault C-445/C-449 «Goéland»
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© Jacques Moulin 2011.
Un Caudron Goeland C.445 M à Lartigue en 1941 (Tafaraoui)
Publier avec l'autorisation de l'auteur.
Profils mis gracieusement à notre disposition par Patrick Marchand.
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Ce superbe, mais déjà ancien, appareil, dont l’étude avait débuté en 1934 et dont le prototype fut construit en 1935, fut encore utilisé en AFN. Il avait été étudié par le célèbre aérodynamicien Marcel Riffard et désigné à sa sortie comme type C-440 « Goéland ». Sa construction en série débuta rapidement et il fut construit jusque dans le début des années 50 en diverses versions.
Le Goéland fut l'un des avions commerciaux légers les plus réussis de l'entre-deux-guerres, il fut utilisé pour de nombreux usages et même comme avion de record de distance. Ce bimoteur de transport aura une belle carrière qui durera plus de 20 ans, aussi bien comme avion civil que comme avion militaire. Il marqua la seconde moitié des années 30 par sa modernité changeant définitivement de technologie avec son aile monoplane placée bas.
Caudron Goéland C 445 n° 548/9284 construit pendant la guerre pour la Luftwaffe,
puis utilisé par Air France avant d’être livré à ELA 47 en 1946/1949.
Le prototype désigné C.440 sort d'atelier en janvier 1935 et effectue son premier vol en mars de la même année. Presque entièrement fabriqué en bois et en contreplaqué, il combinait astucieusement pour une époque où la conception était très empirique un aérodynamisme très étudié et une économie d'emploi alors jugés très en avance.
Le nez est occupé par une soute à bagages, accessible par une porte latérale. Le poste de pilotage, prévu pour un équipage de deux, est séparé de la cabine de 6 places par une cloison légère avec une porte. Dès la version C.444 l’appareil fut équipé de moteurs avec hélices tournant en sens inverse afin d’annuler l'effet de couple des modèles précédents.
Adj/c Varichon devant un Goéland du GAEL à Bron, années 50 (Archives Cherrier).
Près de 1.500 exemplaires des différentes versions furent produits sous plusieurs désignations (de C.440 à C.449), les modifications successives portant essentiellement sur les moteurs Renault et quelques modifications dans les structures et les équipements de bord. La principale version, le C.445, fut réalisée à plus de 1.000 exemplaires dont la version militaire du Goéland, le C.445M, qui sera aménagé de multiples façons pour remplir ses divers rôles de transport ou d'entraînement. Une version sanitaire, C.447, pouvait emporter 4 civières et l’infirmier.
Le Goéland C 449-1 n° 1247/10133 photographié en septembre 1951
à Toulouse-Francazal (Photo Pierre Bregerie).
Le C.445R (R pour raid) était la version civile d’un C-445 destinée, grâce à l’adjonction d’un réservoir de carburant placé dans le fuselage à la place des passagers, à la réalisation de raids à longue distance, permettant divers records, ces appareils furent utilisés notamment par Maryse Bastié et par beaucoup d’autres.
Le pilote Daurès devant le Caudron Goéland du CERO 306 à Bron année 50
(Archives Cherrier).
La version C.445 qui était particulièrement bien réussie était en production quand les Allemands entrèrent en France. La construction fut poursuivie et ces C.445 furent construits en série pour les Allemands pendant la guerre, certains furent rétrocédés à la Slovaquie alors indépendante et sous la tutelle de l’Allemagne.
L'usine Caudron d'Issy-les-Moulineaux fut bombardée en 1943 mais la guerre ne mit pas fin à la carrière de l'appareil qui reprit du service après la fin des hostilités comme avion civil, d’abord par les militaires qui avaient récupéré de nombreux appareil du type C 445 M survivants.
Un Caudron C 449/1 n°1135/10071 de la 7ème escadre à Bizerte début 1952 (Archives Marcel Fluet-Lecerf).
Les appareils construits après-guerre étaient de la version C.449, ces appareils furent au début employés en France et en Afrique pour un usage civil par des compagnies diverses dont Air France.
Lors de la Libération plusieurs de ces avions (C 445 principalement) furent récupérés et utilisés par les militaires et parfois les civils, dès 1943 ils sont nombreux à être utilisés en AFN.
Pendant la guerre d’Algérie, les goèlands seront souvent dès le début, les compléments indispensables pour les EALA. En métropole ils seront aussi utilisés dans les centres d'entrainement des réserves (CERO) pour l'entrainement au pilotage de bimoteurs, certains délaissé par les compagnies privées reprenent du dervice dans l'Armée de l'Air.
Caudron Goéland C 449 n°1358 /10244 de la 55 S. Cet appareil sort d’usine le 20 juin 1947, immatriculé F-BDXB le 3 juillet 1947 au nom de "Air Sud Compagnie" basée à Montpellier. Radié en décembre 1948, reversé à l’Aéronautique Navale (F -YFGR) codé 55 S.18.
L’avion était en bois et contreplaqué mince, spécial aviation, ce qui facilitait sa construction et ses réparations, ce qui explique son utilisation continue de 1942 à 1944 en AFN, où il pouvait être entretenu assez facilement.
Malgré leur ancienneté, ces appareils furent utilisés pendant les conflits d’AFN avant et pendant la guerre d’Algérie jusqu’en 1956 aussi bien comme appareils de liaison par l’Armée de l’Air que par l’Aéronautique Navale. Ils furent remplacés souvent par les NC 701 et 702, qui étaient, eux aussi, des appareils de conception ancienne mais d’origine allemande.
Caudron Goéland de liaison militaire.
Caractéristiques du Caudron Renault C.449
Bimoteur de transport, 295 exemplaires construits (version C.449 seulement).
Monoplan aile basse de construction en bois.
Motorisation 2 Renault 6Q 20/21 de 240 ch tournant en sens inverse.
Passagers 6
Dimensions :
Envergure 17,60 m
Longueur 13,76 m
Hauteur 4,93 m
Surface portante 40,00 m²
Masse
À vide 2.690 kg
Totale 3.700 kg
Performances
Vitesse maximale 300 km/h à 2.500 m
Plafond 6.500 m
Autonomie 965 km
Le premier "Goéland" type C 440 le n° 6905/1 vola en juin 1935 avec les premiers carénages de train. Deviendra après modification le prototype du Caudron C.444 en 1936.
Un Goeland militaire
Le Caudron C.449-1 n° 1186 sortie d'usine vers mars 1946.
Une belle rangée de Goëland en attente de moteurs (Photos SNCAN constructeur) .
Un "Goéland" militaire en Algérie (Photo Doucelin).
Un Goéland en vol (DR)
Caudron 445 n°646/9382 sort d'usine le 23/3/42 pour la Luftwaffe . Récupéré il sera utilisé par l'Armée de l'Air sera accidenté à Sidi- Betharan le 8/7/47.
Un Goéland en réparation sur un terrain inconnu.
Goéland 445M n° 812 sort d'usine le 28/08/42 pour la Luftwaffe , sera remis à la Slovaquie en 1942 (le point sombre au centre de la croix noir est rouge).( Photo archives Androvic).
Deux C 445M Slovaque au fond le S-21 (Photo Stéphan Androvic).
Goeland C.449 n°1213/10099 sorti d'usine le 10/07/1946 immatriculé F-BAQS pour les "Rapide de la Côte d'Azur", sera reversé à l'Armée de l'Air en 1949 reformé en 1952.
Un Goéland des LAPE (Compagnie civile Espagnole) il porte un numéro 34 mais il est possible que ce numéro soit faux , sera utilisé pour des transports divers pendant la guerre Civile Espagnole coté républicain (bande rouge autour du fuselage et drapeau républicain sur la dérive) (1936/1939).
© Jacques Moulin 2011.
Il existe un livre sur ces appareils : "Le Caudron Goeland" par Pierre Cortet (+) et Robert Espérou . Publié aux éditions Lela Presse en 2000 dans la collection "profils d'Avions " (Epuisé).