Cessna UC78 /AT-17 ʺBobcatʺ |
© Jacques MOULIN 2012.
Profils mis gracieusement à notre disposition par Patrick Marchand.
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Les « Bobcat » n’ont pas vraiment été utilisés pendant la guerre d’Algérie, mais certains ont pu être aperçus au Maroc où un bon nombre de ces appareils ont été stationnés, jusqu’au début de 1954 dans leurs versions militaires. Ces avions ont été affectés aussi bien par l’Armée de l’Air que par l’Aéronautique Navale pour le transport léger ou pour l’entrainement, jusqu’au début des années 50, les derniers quittant officiellement le service dans les années 1952/53.
Un UC 78 (437370) de la Marine basé sur le terrain de Port-Lyautey au Maroc vers 1950 . (Archives Jacques Moulin).
Un UC 78 français à Tunis en 1943/44 (Archives Ch. Boisselon).
Le Cessna T.50 était un avion civil conçu par Clyde Cessna et dont les études dataient de 1937. C’était une machine moderne pour l’époque, destinée au grand tourisme au petit transport ou au transport de passagers à la demande. Il était capable de parcourir plus de 1.200 km à une vitesse de croisière supérieure à 250 km/h. Le T-50 avait effectué son premier vol en décembre 1939 mais, devant l’arrivée de la guerre, l’appareil fut militarisé et son dérivé militaire fut le Cessna AT-17 Bobcat. C’était un bimoteur d'entraînement conçu et fabriqué pour combler le fossé entre les monomoteurs formateurs et des avions de combat bimoteurs. L'AT-17 a été motorisé par deux Jacobs R-755-9, des moteurs à pistons en étoile refroidis par air.
Le Bobcat était constitué à partir d'une structure de section rectangulaire en tubes d'acier habillée d'un cadre en bois léger et recouverte de panneaux de contreplaqué et de sections en aluminium au niveau du nez et de la partie arrière. La cabine, qui comportait deux sièges côte-à-côte pour les pilotes, une banquette latérale et un siège pour les passagers, était accessible par une porte latérale côté gauche. Le poste de pilotage était éclairé par des vitres latérales et de toit, les ailes étaient en bois entoilé ainsi que les volets de direction et de profondeur. Le train, doté d'amortisseurs Bendix, se rétractait vers l'arrière dans les nacelles moteur, mais les roues dépassaient de leur logement en position rentrée de manière à offrir une protection en cas d'atterrissage train non sorti.
Un UC 78 de l’Armée de l’Air (DR).
Le T-50 fut aussi utilisé par les Canadiens sous la désignation « Crane », versions Mk. 1 et Mk. 1A dotées de moteurs Jacobs utilisé à plus de 825 exemplaires. Il fut employé dans le cadre du British Commonwealth Air Training Plan signé en septembre 1939 entre la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie pour assurer une formation homogène aux pilotes et équipages du Commonwealth.
Le Bobcat fut construit à plus de 5.400 exemplaires, dont une grande partie était destinée à un usage militaire. En août 2009, les registres de la FAA récapitulaient encore 378 T-50, 10 AT-17 et 30 UC-78s encore immatriculés par la FAA. Cependant, tous ces avions, même s’ils sont encore enregistrés, ne sont pas tous en état de vol.
A la fin de la guerre, ces machines furent largement vendues à des clients civils et militaires (l'Armée de l'Air reçut des AT-17 et UC-78 qui restèrent en service jusqu'en 1953/54).
Donc à partir de 1943, une cinquantaine de ces appareils ont été affectés à la France et répartis aux unités suivante : SEAL, Groupe de transport (GT) 2/15, Ecole de Kasba-Tadla (Maroc) où ils sont attestés début 1944. Mais certains ont aussi été affectés à l’Aéronautique Navale, parfois les mêmes appareils ont été successivement dans l’AA puis dans la Marine et vice-versa.
Le nombre total des UC 78 utilisé par la France dépassait largement la centaine d'appareils à partir de mai 1943.
En France, un Cessna UC 78 Bobcat serial 5253 a été récupéré (en Belgique) par le GPPA d'Angers, il est destiné à voler de nouveau. Le GPPA assure en France une bonne partie de la restauration et du maintien en état de vol du patrimoine aéronautique, mais cet appareil ne provient pas de l’aéronautique militaire française mais d’une origine civile belge.
Un UC 78 de l’Armée de l’Air serial 331952 ( 43-31952). (DR)
Un UC 78 de l’Armée de l’Air sérial 331953 (43-31953). (DR)
Quelques photos du poste de pilotage des Cessna Bobcat (extraits de la notice)
Caractéristiques générales
Equipage: 5
Longueur: 9,98 m
Envergure : 12,78 m
Hauteur: 3,02 m
Surface alaire: 27.41 m²
Masse à vide : 1588 kg
Masse en charge: 2585 kg
Masse max au décollage 2755 kg
Motorisation : 2 x Jacobs R-755 – 9 L-4 à 7 cylindres en étoile refroidis par air
Puissance : 225 à 245 ch.
Performances
Vitesse maximale : 314 km/h
Vitesse de croisière : 282 km/h
Distance franchissable : 1.207 km
Plafond pratique : 6.705 m
Moteur Jacobs R-755
Type: R-755 / L-4
Fabricant: Jacobs Aircraft Engine Company
Généralités : Le Jacobs R-755 (désignation de la société L-4) était un moteur à sept cylindres en simple étoiles, refroidi par air.
Conception et développement :
Le moteur Jacobs R-755 qui a tourné pour la première fois en 1933 était encore en production dans diverses versions jusque dans les années 70.
Avec un alésage de 133 mm et une course de 127 mm, la cylindré était de 12,4 l, la puissance varie de 200 ch à 350 ch (150 kW-260 kW). Le moteur était équipé de cylindres en acier avec des têtes de cylindre en alliage d'aluminium. Une variante R-755E a été développée pour une utilisation sur les hélicoptères légers.
Caractéristiques générales :
Type: 7 cylindres en étoile refroidis par air.
Alésage : 133 mm
Course : 127 mm
Cylindrée : 12,4 l
Longueur : 692 mm
Diamètre : 1.188 mm
Masse à sec : 229 kg
Système de soupape : 2 soupapes par cylindre, poussoirs-actionné, refroidi au sodium soupapes d'échappement
Système de carburateur : Stromberg NA-R7A
Type de carburant : 73 d'octane
Système d'huile : Une pompe à pression, deux pompes de récupération
Système de refroidissement : refroidissement par air
Réducteur : Entraînement direct.
Puissance: 245 ch à 2.200 t/mn au niveau de la mer.
NB. Ce type de moteur remotorisera les MS.500 transformés en MS.505.
© Jacques MOULIN 2012.
Un article sur les UC 78 de la Marine Nationale à ét publié dans le TU.205 par Jean Pierre Dubois.