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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 17:11

 

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Le SNCASO SO 4050 Vautour

 

 

© Jacques Moulin 2012.

 

 

 

V2N 30OE 338

  V2N 6QA 306

  Profil offert gracieusement par son auteur Jacques Davy

        

Le SO 4050 Vautour était un appareil issu du développement du prototype SO 4000. Il avait été conçu pour plusieurs usages notamment la chasse et l’attaque. C’était donc un avion multi-rôles biréacteur de conception et de construction entièrement françaises, conçu par la SNCASO au début des années 1950. Il a été construit à 140 exemplaires, dont 30 exportés vers Israël. Les derniers Vautour ont été retirés du service à la fin des années 70.

 

Photo-3-Vautour du Neu-Neu a Oran

Vautour II N n° 306 de l’ECTT 2/6 Normandie-Niemen en vol au-dessus  de la région d’Oran (DR)

 

C'était un appareil assez peu gracieux, avec une voilure médiane en flèche et deux réacteurs fixés dans des pods sous les ailes et un train monotrace avec balancines.

Il fut décliné en trois version : le Vautour A pour l'attaque, le B (biplace) pour le bombardement et le N, biplace également, pour l'interception et la chasse tout-temps.

Une trentaine de Vautour dont l’Armée de l'Air n’avait plus besoin ont été vendus à Israël qui, en 1960, cherchait à remplacer ses Mosquito. Ils joueront un rôle actif quelques années plus tard lors de la Guerre des Six Jours.

  Photo 1 img460

Vautour II BR du 1/92 « Bourgogne » septembre 1978. (Photo Boisselon)

    

Conception

Au début des années 1950, l'Armée de l'Air française émet une demande pour un chasseur lourd propulsé par deux réacteurs SNECMA Atar. Ayant travaillé sur un projet de bombardier finalement abandonné, Jean-Charles Parot, de la SNCASO, en propose un dérivé de taille inférieure avec les réacteurs installés sous les ailes, une soute ventrale pour l'emport d'armement, 4 canons de 30 mm. L’avion avait une très bonne autonomie et une vitesse maximale supérieure à 1.000 km/h.

 

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Prototype n° 002 du Vautour IIA avec sa perche anémométrique (Photo SNCASO).

 

Le projet est accepté en 1952 et trois versions sont commandées :

Vautour II A : avion d'attaque au sol (monoplace).

Vautour II N : chasseur tout-temps (biplace en tandem).

Vautour II B : bombardier (biplace, avec un navigateur-bombardier installé à l'avant du nez transparent).

 

Le premier prototype, un Vautour II N, fait son premier vol le 16 octobre 1952 avec des réacteurs Atar 101 B. En juin 1953, il reçoit des Atar 101 C et dépasse le mur du son en piqué. Le prototype du Vautour II A décolla pour la première fois le 16 décembre 1953, et celui du Vautour II B le 5 décembre 1954. Ces prototypes sont suivis par 6 exemplaires de présérie équipés de réacteurs Atar 101 D puis Atar 101 E.

Le premier vol eut lieu le 5 décembre 1954 avec l’équipage : Charles Goujon, pilote, Michel Retif, mécanicien-navigant.

Photo 2 img459

Deux Vautour II N n° 336 et 339 du 2/30 Normandie Niemen (DR)

 

Carrière

 

Après quelques modifications, la production en série est lancée et le premier Vautour livré officiellement en mai 1956. La commande initiale de 300 exemplaires est finalement réduite à seulement 140 fin 1958. L'Armée de l'Air française réalise rapidement qu'elle n'a pas besoin du Vautour II A et, après les avoir utilisés pour l'entraînement de ses pilotes, les propose à l'export.

Une partie des Vautour II B français est modifiée pour être également capable d'effectuer des missions de reconnaissance (Vautour II BR) et une autre pour la guerre électronique (Vautour II GE). Une soixantaine d'avions sont révisés et modernisés entre 1967 et 1971. Les derniers Vautour sont retirés du service en décembre 1978, seuls quelques exemplaires restants seront utilisés pour le remorquage de cible ou des essais de radar.

Photo-4-Vautour en presentation a Chateaudun 2003 WEB

Vautour II B n° 615 conservé à Châteaudun vu en 2003. (Photo Jacques Moulin)

 

En avril 1957, Israël achète 19 Vautour II A, 4 Vautour II N et 8 Vautour II B. Ces avions sont livrés entre août 1957 et mars 1959. Les Vautour israéliens subissent plusieurs modifications durant leur carrière dont en particulier l'adaptation d'un certain nombre d'entre eux à des missions de reconnaissance. Ils sont retirés du service en 1971 pour la plupart, certains restants utilisés encore quelques mois en 1972.

Photo-5-Th.Matra- 367 (3)     

Vautour II N, n° 313 du 2/30 Normandie Niemen. (Archive Thierry Matra).

 

Engagement en AFN

 

Lorsqu’en 1960 les SNCASE « Mistral » furent jugés au bout du rouleau, il fut décidé que la chasse tout-temps serait équipée de Vautour II N.

En octobre 1960, les premiers Vautour équiperont l’escadron « Normandie-Niemen » qui fut le dernier escadron de la 6e EC à laisser leur petit mono réacteur « Mistral » et à être transformés sur le nouveau biréacteur de chasse tout-temps, le Vautour II N.

Photo-7-Vautour n°620-Cristescu   

Vautour II BR n°620 du 1/92 Bourgogne (Photo Cristescu)

 

En octobre 1960, les besoins d’avions de chasse de nuit étant principalement pour la protection des trois départements d’Algérie les premiers Vautour IIN rejoindront Oran-La Sénia et, le 28 du même mois, le Normandie-Niemen prenait la désignation d'ECTT 2/6 (ECTT = escadron de chasse tout-temps).

Photo-10-Vautour a Salon 1994

Vautour II B n° 348, modifié par le CEV pour des essais radar Salon 1994,  

Appareil préservé sous immatriculation civile F-AZHP. (DR)

C’est donc à partir de cette base et aussi d’autres bases algériennes que ces appareils pouvaient être déployés, la mission du 2/6 était alors de fournir aux trois secteurs de défense aérienne d'Afrique du Nord les moyens aériens tout-temps pour la police du ciel. Les équipages de V2N exécutent également des missions de reconnaissance armée sur le barrage algéro-marocain ainsi que des sorties dans le cadre du maintien de l'ordre. Le 1er mars 1962, en quittant Oran, l'ECTT 2/6 Normandie-Niemen change de numérotation pour prendre celle d'ECTT 2/30 en rejoignant la base d'Orange.

Photo-6-Vautour IIBn°621 Istres 1979

Vautour II B n° 621 codé 92-AM, portant les marques de l’escadron 1/92 Bourgogne à Istres 1979, l’appareil et abandonné en bordure de piste. (Photo Jacques Moulin)

 

Autres unités ayant utilisé le Vautour : 

 

CIB 328, EB 1/92 « Bourgogne », 2/92 « Aquitaine » 92èmeescadre de bombardement, CITT  346, ECTT 1/30 « Loire », 3/30 « Lorraine », EM 85 « Loire ».

Les Vautour furent aussi utilisé pour des prélèvements plus ou moins radioactif sur les lieux des essais nucléaires français aussi bien au Sahara que dans le pacifique, et certains appareil très radioactifs furent détruits.

 

Photo-8-Vautour-IIA n°2 Cazaux 1980

Vautour II A n° 2, avec l’insigne du 1/92, épave à Cazaux 1980. (Photo Jacques Moulin).

 

Autres caractéristiques

 

Malgré son allure massive, le Vautour était très manœuvrable et agréable à piloter. Sa fabrication mit en œuvre des techniques avancées pour l'époque : collage métallique et emploi de matériaux de type nid d'abeille. Son train d'atterrissage était un train monotrace composé de deux diabolos en tandem sous le fuselage et de deux roulettes dans les nacelles des réacteurs.

Photo 12 img462

Vautour II B n° 636A remorqueur de cible à Cazaux (ex 92-FB) (Photo  Marcel Fluet-Lecerf)

 

Caractéristiques des SO 4050 Vautour

 

(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)

 

Constructeur : SNCASO

Équipage : 1 ou 2

Missions : chasse et reconnaissance

Date du premier vol : 16/10/52

Mise en service : 1952

Date de retrait : 1978

Nombre d’appareils construit : 140

 

Dimensions

 

Envergure : 15,10 m

Longueur : 17,36 m (II A) 17,55 m (II B et IIN)

Hauteur : 4,94 m

Surface alaire : 45 m²

Charge allaire :

Masse

Masse à vide : 10 tonnes

Charge utile :

Masse maxi en charge : 20 tonnes

Masse avec armement : 17 tonnes

Performances :

Vitesse maxi : 1000 km (mach 0,94)

Vitesse de croisière :

Vitesse ascensionnelle : 3600 m/mn

Autonomie :

Plafond : 15240 m

Distance franchissable : entre 1000 et 1200 km

Altitude de croisière :

Rayon d’action :

 

Armement :

 

Interne : 4 canons de 30 mm et 3.000 kg de charge en soute interne (bombes, roquettes, réservoir).

Externe : 4.000 kg de charge (bombes, roquettes, missiles, réservoirs, etc.)

 

Communication radio :     

 

Réacteur

 

Constructeur : SNECMA

Type : ATAR 101 E 3

Compresseur : axial 8 étages

Chambre de combustion : annulaire

Turbine : mono étage

Tuyère d’éjection des gaz : section variable.

Poussée statique : 3500 kg/p

Poids : 882 kg

 

Photo 16 img706 (1)

Vautour II  A israélien avec le nez modifié probablement pour des essais de radar.

(Photo Noom Hartogh).

 

© Jacques Moulin 2012.

 

    Bibliographie :

 

« Les avions de combat français (1944-1960) » Par Jean Cuny (éditions Docavia 1989).

« SO 4050 Vautour » par Alain Crosnier (éditions Lela Presse 1996).

Un autre ouvrage sur le même sujet par le même auteur a été publié récemment par un autre éditeur :

« SO 4050 Vautour » par Alain Crosnier (Histoire et collection 2012).

http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3492.html

  Photo 20 img461

Vautour II A n° 2 du 2/92 Aquitaine, en 1970. (Photo Via Michel Jean).

  Photo 23 Vautour n°355 Bretigny 1982img088 (1)

Vautour II B modifié par le CEV pour des essais de radar de Mirage 2000, Brétigny 1982. (Photo Jacques Moulin).

 

 Photo-9-Vautour-IIB n°615 Cazaux 1980

Vautour II B n° 615, avec l’insigne du 2/92 Aquitaine. Cazaux 1980.(Photo Jacques Moulin) .

 

Photo 14 img456  

Vautour II B n° 606. (Photo Frelaut) 

 

 

 

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commentaires

A
Merci pour ce commentaire...
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G
J'ai connu le Vautour étant gosse à la base aérienne de Cognac, dans les années 50. Une particularité concernait son mode d'atterrissage : à l'approche il déployait deux perches terminées par un crochet qui accrochaient deux énormes chaines alignées sur les bords de la piste, comme un appontage sur un porte-avion. Il arrivait parfois, sous la violence du choc, qu'une chaine se casse, envoyant en l'air un énorme maillon ! GM
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N
J'ai connu le vautour et son pilote qui tractait les cibles à Cazaux en 62 63.Egalement des souvenirs du congrés de la chasse .
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S
J'ai connu ce Vautour et son pilote qui tractais les cibles à Cazaux 62 et 63.Egalement des souvenirs du congrés de la chasse.
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B
fevrier 1963'j'etais a CAzaux :campagne de tir ectt 1/30 a Creil.<br /> 12 mois au 1/30

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  • Déjà ancien dans l'histoire de l'Aviation, j'ai écrit de nombreux article dans diverses revues depuis 1968 et publié trois livres, un sur les autogires, un sur le Loire 45/46 et un sur le Bloch 174 ces deux derniers livres sont épuisés).
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