Les Grumman F6-F « Hellcat » Français. |
© Jacques Moulin 2011/2013
Profil mis gracieusement à notre disposition par Patrick Marchand.
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Grumman F6F-5 Hellcat du GC II/9 "Auvergne" - Indochine - 1952
Profil mis gracieusement à notre disposition par Olivier Beernaert.
Le Grumman F6F "Hellcat" était un chasseur embarqué développé au début de la guerre du Pacifique pour remplacer le F4F "Wildcat" au sein de l'United States Navy (US Navy), le "Wildcat", ayant montré ses faiblesses contre les "Zéro" japonais.
Le "Hellcat" fut rapidement opérationnel et il démontra qu’il était le premier chasseur de l'US Navy à pouvoir rivaliser avec les "Zéro". Il fut aussi le chasseur le plus titré de l'histoire de l'aéronavale avec un palmarès de 5.271 appareils ennemis abattus (5.163 durant la campagne du Pacifique et 8 de plus durant le débarquement de Provence avec l'US Navy et l'USMC, plus 52 avec la Fleet Air Arm).
Après 1945, le "Hellcat" fut progressivement retiré du service de première ligne sur les porte-avions US, mais il servit en tant que chasseur nocturne jusqu'en 1954. Ces chasseurs embarqués avaient fait une belle carrière pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Un F6F-5 de la 1F accidenté sur un porte-avions français, probablement l'Arromanche.
Conception
Le 30 juin 1941, Grumman signa un contrat prévoyant le remplacement du F4F "Wildcat" par un nouveau chasseur embarqué. Le nouvel appareil conservait les avantages de vitesse de piqué, de capacité à encaisser les coups et de puissance de feu de son prédécesseur et il incorporait de nombreuses améliorations aussi bien structurelles qu’aérodynamiques et, évidemment doté d’un moteur plus puissant, cela amena la construction d’un appareil surclassant les chasseurs ennemis, ce fut le F6F Hellcat.
A l'instar du Wildcat, le Hellcat fut conçu pour optimiser la production et pour résister à un maximum de dégâts. Ainsi un blindage de près de 96 kg protège le poste de pilotage et les organes de commande, avec une verrière pare-balles, un réservoir d'huile blindé et des réservoirs de carburant auto-obturants.
Contrairement au Wildcat, dont le train d'atterrissage étroit se rétractait dans le fuselage par une action manuelle du pilote, le Hellcat possédait un train d'atterrissage hydraulique plus large qui venait se loger dans les ailes, exactement comme le Chance Vought F4U Corsair. L'implantation des ailes était basse au lieu d'être médiane et elles étaient pliantes comme sur les dernières versions du Wildcat, ce qui rendait le Hellcat plus compact pour le stockage dans les hangars et sur le pont d'envol des porte-avions.
Le dernier Hellcat sortit des chaînes de montage en novembre 1945. La production totale fut de 12.275 appareils dont 11.000 en à peine deux ans. Cette impressionnante production de masse fut permise grâce à la conception originale du F6F, qui ne nécessitait que peu de modifications sur la chaîne de montage. La dernière et la plus répandue des variantes construites fut la F6F-5, qui était équipée d'un grand nombre d'améliorations dont un moteur plus puissant, le R-2800-10W, un capot moteur plus aérodynamique, la suppression des fenêtres situées en arrière de la canopée, une verrière blindée améliorant la vision. Une autre amélioration majeure du F6F-5 était la possibilité d'augmenter la puissance de feu en passant de l'armement standard de six mitrailleuses de 12,7 mm (calibre 50/100 de pouce) à un mix de deux canons type M3 de 20 mm (Hispano-Suiza HS.404 construit sous licence) (225 coups par arme) montés de pair avec deux mitrailleuses de 12,7 mm approvisionnées à 400 coups/minute par arme. Cette configuration ne fut cependant utilisée que sur la variante de chasse nocturne F6F-5N12, mais probablement pas sur les avions livrés à la France.
Utilisation par la Marine française
Cent trente-neuf appareils furent livrés à la Marine Nationale en 1950, des F6F-5 et F6F-5N pour équiper ses porte-avions. Ces chasseurs furent utilisés en Indochine, à partir des porte-avions français, mais les appareils reçus étaient de deuxième main et certains étant un peu fatigués, ils furent rapidement remplacés par des « Corsair ».
Les appareils restants furent transférés en AFN comme avions d’entraînement. Certains furent toutefois utilisés en 1957 pour le contrôle aérien nocturne. Pour cela fut créé le Groupe d’Aéronautique navale n° 2 (GAN 2) créé le 7 avril 1957. Quatre appareils furent utilisés, il s’agit de F6F-5N version du F6F-5 équipée de radar APS-6 placé en pods sous l’aile droite.
Le GAN 2, d’abord basé à Gabès en Tunisie, puis à Karouba et finalement à Bône, était prévu pour la veille nocturne pour surveiller l’espace aérien afin d’interdire les ravitaillements de nuit par des appareils qui auraient pu venir d'Egypte ou de Libye. L’unité ne fit pas de grosses actions et elle fut dissoute en 1958. Le travail fut en partie repris par d’autres F6F-5N et une section de ces avions sera constituée à Alger en 1958. Rapidement ces Hellcat furent remplacés dans ce rôle par des Aquilon.
Parallèlement à ces missions, les autres appareils restants furent utilisés en école de perfectionnement à la chasse par les marins.
Un F6F-5 de la 57 S, cet appareil est équipé de supports de lance-roquettes.
Ils étaient principalement utilisés au Maroc, à Agadir puis à Kouribga. Ces appareils étaient mis en œuvre par la 57 S jusqu’en 1959. A partir de cette date ils furent progressivement retirés du service, mais certains appareils encore en état de vol servirent pour des missions de liaison rapide par les pilotes de la Marine. Il semble que les derniers aient volé jusqu’en 1962 et, malgré leur petit nombre, certains ont pu être vus en Algérie pendant cette période, même s’ils n’ont pas vraiment combattu.
A partir de cette époque ils seront remplacés par d’autres avions d’entraînement et notamment les Fouga Zéphyr (la version navale du Fouga "Magister").
Utilisation par l’Armée de l’Air :
Lors du déclenchement de la guerre d’Indochine l’Armée de l’Air était très pauvre en matériel volant, les seuls appareils utilisables, à part les avions de récupération comme les AAC.1 (Junkers 52 construits en France) ou les NC 701, seules quelques unités équipées de vieux appareils à bout de souffle purent être utilisées, des Spitfire et des Bell P-63. Les Américains n’étant pas fans de cette guerre coloniale refusaient de nous fournir des avions de combat.
Puis les évènements évoluant avec le déclenchement de la guerre de Corée, en juin 1950, ils acceptèrent de nous fournir des avions qui ne pouvaient pas servir en Corée. C’étaient des appareils périmés pour une guerre avec une opposition aérienne et, en octobre 1950, le Dixmude livrait quarante F6F-5 Hellcat, avion embarqué mais bien armé et pouvant être utilisé comme appareil d’attaque au sol.
Les unités ayant utilisé ces appareils étaient : GC 1/6 Corse, GC 2/6 Normandie-Niemen, GC 2/9 Auvergne. Ces appareils furent utilisés d’une manière intense, mais furent rapidement remplacés dès 1951 par les F8F-1 Bearcat.
Après leur retrait les appareils survivants furent remis à la Marine Nationale.
Un Hellcat de l’Armée de l’Air en révision, au fond des Privateer (Archives Thierry Matra).
Un Hellcat à côté de son remplaçant, un Bearcat, fin 1952 à Tan Son Nhut
(Archives Thierry Matra).
Parking du groupe 1/6 Corse 1950 (Archives Thierry Matra).
Un Hellcat au décollage (Archives Thierry Matra).
© Jacques Moulin 2013
Les avions Grumman en Indochine ont été traités par le hors-série n° 6 d’ « Avions », écrit par Bernard Chenel en 1997. (Editions Lela presse)
F6F-5N avec un radar sous l'aile droite (Archives Christian Boisselon).
Un autre F6F-5N avec son radar sous l'aile droite (Archives Christian Boisselon).
Un autre appareil, le radar est bien visible (Archives Christian Boisselon).
Caractéristiques F6F-5 Hellcat
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Grumman Aircraft Engineering Corporation
Équipage : 1
Missions : chasseur embarqué
Date du premier vol : 26/06/1942
Nombre construit : 12275 de 1942 à 1945
Dimensions
Envergure : 13,06 m
Longueur : 10,24 m
Hauteur : 3,99 m
Surface alaire : 31 m²
Charge allaire : 184 kg/m²
Masse
Masse à vide : 4190 kg
Masse avec armement : 5714 kg
Masse totale en charge : 6990 kg
Performances :
Vitesse maxi : 610 km/h
Vitesse de décrochage : 135 km/h
Vitesse de croisière :
Vitesse ascensionnelle : 1068 m/mn
Autonomie :
Plafond : 11370 m
Distance franchissable :
Rayon d’action :
Armement :
F6F-5 : 6 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm (Calibre 0.50) (400 coups chacune)
F6F-5N : (théorique) 2 canons de 20 mm (225 coups chacun) et 4 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm (400 coups chacune).
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 1
Type : R-2800-10W double Wasp.
Configuration : 18 cylindres en double étoile.
Refroidissement : air
Suralimentation : oui avec turbocompresseur à double étage.
Puissance normale au sol : 2000 ch
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 146, 05 mm
Course : 152,4 mm
Cylindré totale : 45,88 litres
Taux de compression :
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales :
Diamètre :
Grumman F6F-5 à El Aouina en 1951 (Archives Pierre Cortet).
Une vue d'un des F6F-5 au début de sa carrière en France
alors qu'ils étaient affectés à la 1F.