SNCASE LeO 453 L et S
en AFN
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© Jacques Moulin 2012
Profil d'un LeO 453 L. L'insigne sur la dérive est celui de l’AIA d'Alger qui a modifié l'avion.
(Profil sommaire de Jacques Moulin).
Le LeO (Lioré et Olivier) 45 est un appareil très connu. C’était le meilleur bombardier léger en service dans l’aviation française en 1940, un appareil équivalent aux meilleurs bombardiers légers anglais, allemands et américains mais, malheureusement, équipé de moteurs insuffisants aussi bien en puissance qu’en fiabilité.
Bien qu’il ait été étudié par l’ancienne société Lioré et Olivier, il avait été construit après la nationalisation de 1936 par la SNCASE.
Deux photos de LeO 451 au Maroc, probablement a Marrakech en novembre 1942. Les appareils vont décoller pour essayer de bombarder les navires US qui viennent de débarquer, mais ils rentreront sans avoir pu intervenir.
Nous n’avons pas l’intention de faire un article sur les LeO 45 en général, cela sortirait largement du cadre de ce blog, mais une version, le LeO 453, qui a servi en AFN de 1947 jusqu’à la fin 1957, donc après le début de la guerre (novembre 1954).
Il existait alors en deux versions : la version L, utilisée pour la liaison rapide et le transport léger, et la version S de sauvetage.
Ce très bon appareil, malgré des moteurs Gnome et Rhône à peine corrects, est malheureusement arrivé trop tard en 1940 pour pouvoir influer sur le cours des opérations. Repliés très nombreux en AFN, ils ont volé durant toute la guerre en Algérie et au Maroc, ils sont aussi intervenus contre le débarquement anglo-américain au Maroc. Pourtant les Allemands en ont aussi récupéré en France, tout comme les Américains au Maroc après novembre 1942.
Un groupe de LeO 451 en vol en AFN en 1940 (Photo Lefort).
Une version très oubliée : le LeO 453.
Après-guerre une version de transport et de liaison est fabriquée, enfin par modification d’appareil survivant, ce sera la version 453, avec un « dos » différent (la tourelle arrière a été obturée) et destinée au transport ou à la liaison rapide. Ces appareils étaient le résultat de la transformation d'anciens LeO 451, remotorisés avec des moteurs américains Pratt & Whitney R-1830-67, infiniment plus fiables que les Gnome et Rhône 14 N.
Un LeO 45 photographié à une date inconnue qui est peut-être le prototype du LeO 453, ou du LeO 455. Le capot moteur n’est pas celui d’un Mercier (celui qui équipait les appareils à moteurs G et R 14 N),la dérive ne correspond à rien de connu, peut-être un essai.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale environ 67 LeO 451 étaient encore utilisable en France et en Afrique du Nord, bien que la plupart se trouvent dans un piètre état, ils ne pouvaient plus être utilisés comme avions de combat. C’est ainsi qu’en 1946, l'Atelier Industriel de l’Air d’Alger (AIA n° 1) décida de convertir l'un des LeO 451 restants pour le transport rapide. Mais il devint rapidement évident que les pièces pour les moteurs Gnome et Rhône 14 N qui les équipaient étaient devenues rares, les moteurs montés sur les appareils ne pouvaient plus être utilisés et il apparut que la solution la plus simple était l’utilisation de deux Pratt & Whitney R-1830-67 « Twin-Wasp » en double étoile de 1.200 ch (près de 175.000 moteurs « Twin-Wasp » ayant été produits, la fourniture de pièces de rechange ne présentait alors pas beaucoup de problèmes à l’époque).
Le LeO 453 n° 01 prototype du type, les modifications du dessus du fuselage sont bien visibles .
(Collection Mutin).
L’appareil était équipé de six sièges installés dans le fuselage, derrière les soutes à bombes. Le LeO 453-L (L = liaison) avait une vitesse de croisière de 400 km/h et un rayon d'action impressionnant de 3.500 km. Cette modification fut finalement considérée comme plutôt réussie et 40 LeO 453 furent terminés (le prototype plus 39 appareils numérotés de 1 à 40) qui entrèrent en service à partir de 1947.
Un autre LeO 453 S, n° 21.
La bande rouge autour du fuselage différencie les appareils de sauvetage (Collection Mutin).
La plupart de ces avions ont été utilisés par des unités de liaison de l’Armée de l’Air basées hors de France, principalement en Afrique. Six seront affectés provisoirement en 1950 à la Marine pour la Flottille 11 S pour le transport de personnalités mais ils seront rendus à l’Armée de l’Air (il s’agissait des six derniers appareils, les n° 35, 36, 37, 38, 39 et 40). Les appareils de l’AA étaient pour la plupart affectés au GLA 45, d’autres furent un temps affectés aux autres GLA, 46, 47, 48, et 49.
Par la suite comme les avions chargés des missions SAR pour la partie méditerranéenne devenaient rares, un petit nombre de LeO 453 ont été transformés en avions de sauvetage air-mer (LeO 453 S), avec un espace pour un équipage de huit (dont trois observateurs pour rechercher la cible du sauvetage), tandis que trois canots pneumatiques pouvaient être transportés dans la soute à bombes.
Ces avions ont été utilisés pour la recherche et le sauvetage jusqu'en 1955 (où ils seront remplacés par des SE 161 Languedoc), les avions restants ont alors été transférés au GLA 45 (Groupe de Liaisons Aériennes n° 45) mais ils furent rapidement retirés du service.
Un autre LeO 453 L (Photo collection Soumille).
Un autre LeO 453 L (Archives Thierry Matra).
Le même vu 3/4 arrière, ce qui permet de bien voir la modification de la tourelle AR .
(Archives Thierry Matra).
Pourtant avant leur retrait définitif du service dans le GLAS 45 certains appareils (au moins deux) seront rendus à la vie civile pour être utilisés par l’IGN en complément des LeO 455 Ph, il s’agit des n° 31 (ex LeO 451 n° 317) et 33 (ex LeO 451 n° 147) qui deviendront respectivement les F-BBYV et F-BBYY. Ils seront retirés du service en même temps que les 455, en 1957.
Les LeO 453 seront donc les derniers types de LeO à disparaître du service. Huit restaient en service au début de 1956. Les deux derniers appareils furent retirés du service en septembre 1957.
Un accident d’un LeO 453 S du SAR eest connu , il a eu lieu le 7/04/0954, l’appareil fit un atterrissage forcé près des côtes des Iles Baléares causant la mort de 5 passagers, il y eu 8 survivants, l’épave fut renflouée, il ne semble pas que le choc ai été très violent, les personnes décédée étant mortes par noyade.
Malheureusement aucun de ces appareils n’a été conservé ni en France ni ailleurs…
Caractéristiques des LeO 453 L et S
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Lioré et Olivier >> SNCASE >> AIA Alger
Équipage :
Missions : 3/4
Date du premier vol :
Nombre construit : 40
Dimensions
Envergure : 22,52 m
Longueur : 17,17 m
Hauteur : 5,24 m
Surface alaire : 66 m²
Charge allaire :
Masse
Masse à vide : 7500 kg environ
Charge utile :
Masse totale en charge : 12000 kg environ.
Performances :
Vitesse maxi : 480 km/h
Vitesse de croisière : 400 km/h
Vitesse ascensionnelle :
Autonomie : 3500 km
Plafond :
Distance franchissable :
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Sans
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 2
Type : R 1830-67 Twin Wasp
Configuration : 14 cylindres en double étoile.
Refroidissement : air
Suralimentation : oui
Puissance normale au sol : 1200 ch
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 139,7 mm
Course : 139,7 mm
Cylindré totale : 30 litres
Taux de compression : 6,7 :1
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales :
Diamètre :
Le Moteur Pratt & Whitney R-1830-67 « Twin Wasp ».
Le moteur Pratt & Whitney R-1830 « Twin-Wasp » est un moteur américain largement utilisé dans les années 1930 et 1940. Produit par Pratt & Whitney, c'était un moteur en double étoile, à 14 cylindres, refroidi par air. Il avait une cylindrée d’environ 30 litres et son alésage et sa course étaient respectivement d’environ 140 et 140 mm. Un total de 173618 moteurs R-1830 a été construit. Une version agrandie avec une puissance légèrement plus élevée a été produite sous la désignation de R-2000.
Pratt & Whitney R-1830-67 « Twin Wasp » (Extrait de la notice).
Les LeO 455.
D’autres appareils volèrent avec un numéro plus élevé que le 453, ce fut le LeO 455. La première version était destinée à des vols à haute altitude, version avec des moteurs à compresseurs de type Gnome et Rhône 14 R, moteurs donnant théoriquement 1.375 ch. Le prototype vola le 12 mars 1939, mais il a été détruit au sol et la fabrication fut abandonnée.
LeO 455 Ph n° 556-2, immatriculé F-BBTM en service à l’IGN.
Remarquez les dérives très différentes des autres appareils.
Le LeO 455 Ph - F-BBTN photographié à Agadir au Maroc (il s’agit du LeO 455 n° 3 ex LeO 451 n° 421) (Photo Marine nationale base d’Agadir)
Après-guerre apparut le LeO 455-Ph (photo). C’était une variante destinée à la photographie aérienne au bénéfice de l’Institut Géographique National. Ce modèle était toujours équipé de moteurs Gnome et Rhône devenu SNECMA 14 R, ce qui explique le maintien de la dénomination de type 455. Cinq autres LeO 451 furent modifiés pour cet usage et ils seront réformés le 25 mai 1955. Ces appareils peuvent être facilement repérés par leurs dérives elliptiques différentes de celles des 453.
L’IGN avait reçu aussi en plus de ses LeO 455 Ph, quatre LeO 453 P, du même modèle que les 453 L et S qui eux furent retirés du service entre août et novembre 1957 (à confirmer).
Il semble se confirmer qu’il y ait bien eu cinq appareils 455 Ph modifiés numérotés de 1 à 5, soit le n°1 (ex 401), 2 (ex 556), 3 (ex 421), 4 (ex 722) et 5 (ex 566).
Ces appareils civils seront immatriculés :
N° 1 F-BBLD
N° 2 F-BBTM
N° 3 F-BBTN
N° 4 F-BBTO
N° 5 F-BCAG
Il n’est pas impossible que certains de ces appareils aient été vus en AFN où ils pouvaient effectuer des relevés cartographiques.
© Jacques Moulin 2012
Un LeO 451 aux couleurs allemandes photo prise à Marignane en 1943. (Tirage d’après une plaque originale).
Un LeO 451 aux couleurs US en 1942/43.
Le LeO 451 E-8 n°495 utilisé après-guerre par le CEV pour des essais de moteurs