Le Piper L-4 Grasshopper
© Jacques Moulin 2013.
Le Piper L-4 Grasshopper était une version militaire dérivée du Piper J-3 « Cub », un avion léger de tourisme, construit en grand nombre avant-guerre pour les pilotes privés. Rapidement après l’entrée en guerre des USA, le besoin se fit sentir pour une flotte d’avions d’observation décollant court et pouvant utiliser des pistes peu ou pas préparées près du front et des états-majors. Pour cela les militaires s’intéressèrent aux avions légers pouvant être militarisés rapidement et à peu de frais. Les Piper Cub furent utilisés par les militaires à partir de 1941 sous le nom de L-4 Grasshopper (sauterelle), (*) rapidement rebaptisés par les utilisateurs du nom civil de « Cub », un nom plus facile à prononcer que Grasshopper.
Une belle photo d’un L-4 aux couleurs françaises,
probablement peu après la fin de la guerre. (Origine Guinet)
Les origines
Les origines du Cub remontent aux années 30. Il trouve ses origines dans un avion étudié par Taylor Brother's Airplane Company sous la désignation Taylor E2, un appareil motorisé avec un petit moteur Brownbach de 20 ch.
La société Taylor sera rachetée par William Piper et, en 1937, elle sortira donc un dérivé du E2 qui sera le premier avion Piper, le Piper J-3 « Cub » équipé d'un moteur Continental A50 de 50 ch.
L'avion, revu par Piper Aircraft, sera un succès commercial aux États-Unis et plusieurs centaines seront fabriqués avant-guerre pour le marché civil.
Un autre Piper dissimulé sous des arbres, probablement en fin de guerre en 44 ou 45.
La Seconde Guerre mondiale
Dès le début de la guerre, le J-3 sera sélectionné par l'armée américaine comme avion d'entrainement, d'observation, de liaison et d'évacuation de blessés et plusieurs milliers seront construits sous la désignation Piper L-4, reconnaissables à leur cabine plus largement vitrée que les versions civiles. Ces avions étaient équipés d’un moteur plus puissant de 65 ch.
Mauvaise photo de deux Piper français.
C’était un avion à train classique dont la silhouette est restée très connue. C'est un Piper Cub (n° 3-29911) qui, le 24 août 1944 avec le capitaine Jean Callet aux commandes et le lieutenant Étienne Mantoux comme observateur, survolera Paris et la Préfecture de Police à très basse altitude pour transmettre aux résistants le message du général Leclerc «Tenez bon, nous arrivons» annonçant l'arrivée imminente des troupes franco-américaines venues délivrer la ville de l'occupation allemande.
Un L-4 français en vol.
Utilisation par la France
D’après la littérature connue, environ 190 appareils auraient été livrés à la France. Ces appareils étaient presque tous de la version Piper L-4 H équipée d’hélice à pas fixe. Ces avions servirent principalement sur le front sud de l’Europe et notamment en Italie pour l’observation d’artillerie et, pour cela, ils étaient rattachés à l’armée de terre.
Après la fin de la guerre, l’armée de l’air utilisera ces appareils comme avions de liaison et d’observation d’artillerie pendant la fin de campagne, lorsque les chasseurs allemands se firent plus discrets. Puis l'armée française l'utilisera pendant la guerre d’Indochine d’abord, puis en AFN (observations, météo, déplacement de l'état-major, photos, etc...). Les derniers L-4 seront retirés du service en 1953, ils serviront probablement d’appareils écoles pour les pilotes de L-18 lequel correspondait à la version « super-Cub » (voir par ailleurs).
Un autre Piper L-4 français.
Deux unités de l’ALAT les utiliseront en AFN, le GAOA 3 basé à Sétif Aïn-Arnat de 1947 à 1953 et le GAOA 4 basé à Fès, au Maroc, de 1948 à 1953.
Le dernier dérivé du Cub sera le PA-18 Super Cub, produit de 1949 jusqu'à 1994 et doté de moteurs de 90 à 150 cv, ainsi que sa version militaire, le PA-19 ou L-18 et L-21 (suivant le type de moteur) qui est étudié par ailleurs et qui seront utilisés en grand nombre par l’ALAT.
(*) Il semble que la désignation Grasshopper fut étendue à plusieurs types d’avions légers (Taylorcraft L-2 et Aeronca L-3 notamment).
Un L-4 aux couleurs américaines. (Collection Thierry Matra)
Caractéristiques techniques du L-4 Piper Cub
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Piper Aircraft
Équipage : 2 en tandem, le pilote étant en place arrière pour des raisons de centrage.
Missions : entraînement, liaison et reconnaissance,
Date du premier vol : 1938
Mise en service : 1938
Constructions : mixte
Train : classique fixe avec roulette de queue
Réservoirs : 1 réservoir de 45 litres
Dimensions :
Envergure : 10,74 m
Longueur : 6,83 m
Hauteur : 2,04 m
Surface alaire : 16,80 m²
Charge alaire :
Masse :
Masse à vide : 300 kg environ
Charge utile :
Masse totale en charge : 553 kg
Performances :
Vitesse maxi : 145 km/h
Vitesse de croisière : 117 km/h
Vitesse de décrochage : 63 km/h
Vitesse ascensionnelle : 2,8 m/s au niveau de la mer.
Autonomie :
Plafond pratique : 3 155 m
Plafond théorique : 3 825 m
Distance franchissable : 280/300 km
Altitude de croisière :
Roulage à l’atterrissage : 115 m
Distance de décollage : 245 m (passage à 15 m)
Distance d’atterrissage : 145 m (après passage à 15 m)
Armement :
Sans
Communication radio :
Variable.
En 1945 peu après la fin de la guerre un L-4 est présent à un meeting
sur un terrain près de Grenoble. (SLHADA)
Moteur :
Marque : Continental
Nombre : 1
Type : O-170-3 (A-65-8)
Configuration : 4 cylindres opposés à plat.
Refroidissement : air
Suralimentation :
Puissance normale au sol : 65 ch à 2 300 tr/mn
Puissance à :
Régime de l’hélice :
Alésage : 98 mm
Course : 92 mm
Cylindré totale : 2,8 litres
Taux de compression : 6,3 :1
Poids à sec : 77 kg
Hélice :
Marque :
Type :
Nombre de pales : 2
Diamètre :
© Jacques Moulin 2013.
Autres Photos.
L’équipage d’un L-4 prépare une mission d’observation.
Une rangée de L-4 français. (Photo ECPA)
Un L-4 français. (Photo ECPA)
Un L-4 français, les cocardes sont superposées aux étoiles US.
Remarquez la croix de Lorraine.
Un autre L-4 US.
Un L-4 français qui porte sur le côté de la cabine les cinq étoiles d’un général,
probablement le général Juin. (Photo ECPA)