Les Breguet 730 et 731
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© Jacques Moulin 2012.
Profil des Breguet 730
Profil des Breguet 731
Profil mis gracieusement à notre disposition par Patrick Marchand.
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La marine française avait diffusé en mai 1935 un programme pour un hydravion de patrouille maritime destiné à remplacer les Breguet 521 « Bizerte », devenus obsolètes. La société Breguet proposa un grand hydravion quadrimoteur, le Breguet 730, en concurrence avec d’autres appareils : le Latécoère 611, le Lioré et Olivier LeO H-440 et Potez-CAMS 141 Antarès.
Le Breguet 730 n° 01 "Vega" (Photo archives SLHADA).
Le prototype, le Br.730 n° 01, était motorisé par quatre Gnome et Rhône 14 N d’un modèle standard. Les versions des moteurs montés sur le prototype ne sont pas connues avec certitude. Les moteurs prévus mais non disponibles étaient des 14 N 44 et N 45 de 1.150 ch. Il effectua son premier vol au Havre le 4 avril 1938. Il fut sérieusement endommagé le 16 juillet 1938 alors qu'il tentait d'amerrir en eau peu profonde.
Mais, avant cela, une commande de quatre appareils fut lancée, suivie d’un contrat pour la production illimitée de cet appareil. Cette commande fut suspendue début 1940, la Marine s’étant rendu compte que l'attrition des avions de patrouille maritime était très faible. De toute façon l’armistice aurait arrêté la fabrication de ces appareils.
Avant guerre les essais de souflerie d'une maquette du Breguet 730.
En avril 1941, les autorités de la zone non occupée demandèrent et obtinrent de la Commission d’Armistice l’autorisation de relancer certaines fabrications de matériels aéronautiques afin que Vichy se donne les moyens de défendre « l’Empire Français ». En contrepartie, les usines françaises qui ne seraient pas concernées par ces commandes travailleraient pour fournir des avions aux autorités allemandes, essentiellement des appareils d’entraînement, de liaison et de transport.
Le Breguet Br 730 n° 2 "Sirius" (photo archives SLHADA).
Cela débloqua une commande de 14 appareils Br.730 neufs, en deux commandes, une pour six et une autre pour huit hydravions. Dans le même temps, le prototype (n°01) avait été terminé avec le montage de sa voilure sur le fuselage du n°1 de série qui était stocké depuis début 1940. On en profita pour monter les moteurs prévus à l’origine des G et R 14 N 44 et N 45 de 1.150 ch, qui étaient alors devenus disponibles en 1943. L’appareil fut renommé Br 730 n°1.
La construction des autres appareils en commande continua cependant, mais avec la lenteur bien connue lorsque les usines travaillaient pour l’occupant, et probablement aussi à cause des problèmes d’approvisionnement en temps de pénurie. La lenteur de ce travail avait également un certain intérêt, celui d’empêcher l’envoi en Allemagne du personnel des ateliers Breguet.
Onze coques avaient été construites à l’usine de Toulouse-Montaudran quand, le 6 avril 1944, un bombardement de la RAF en détruisit huit. A la Libération, il ne restait donc que trois coques et le prototype devenu Br.730 n°1 qui avait été reconstruit à Berre.
Le Br.730 n°1 terminé début 1942 avait effectué quelques vols d’essais, peu nombreux par manque de carburant et par la difficile mise au point des moteurs. L’appareil n’avait pas encore été livré à la Marine lorsqu’en novembre 1942 survint le débarquement allié en AFN qui entraîna l’invasion de la zone sud par les Allemands.
L’appareil resta dans un hangar inutilisé par l’occupant. En août 1944 les Allemands en se retirant firent sauter ce hangar et, si deux appareils Latécoère furent détruits, le Br.730 put être récupéré en bon état et remis à l’eau.
Détail de l'avant du Br 730 n°1 "Vega" (Archives SLHADA).
A partir de décembre 1944 le Br 730 n°1 effectua les essais officiels de réception et fut livré en février 1945 à la flottille 9F Tr qui deviendra le 33.S. Ce premier appareil fut baptisé « Vega ».
Même si au départ du projet le Br.730 devait être armé, les appareils livrés ne le furent jamais mais furent livrés et utilisés en version transport, jusqu’à leur destruction en janvier 1949.
Le Br.730 n°2 fut achevé à Biscarosse où il effectuera son premier vol le 14 juin 1946. Il était tout à fait identique au n° 1, et il fut baptisé « Sirius » et affecté, comme le précédent, à la 33.S où il effectuera le même travail que le n° 1, jusqu’à sa destruction lors d’un accident en 1951.
Les deux coques disponibles furent achevées mais les appareils qui en sortirent étaient différents des deux premiers construits. L’avant fut redessiné, les ballonnets furent revus et agrandis et munis de redans, puis les moteurs furent remplacés par des G et R 14 R 200/201 de 1.350 ch chacun au décollage, ce qui permit d’augmenter le poids au décollage, porté à 35 tonnes.
Un des deux Breguet Br.761.
Le nouveau dessin de la coque et des ballonnets fut très soigneusement étudié aussi bien en aérodynamisme qu’en hydrodynamique dans des souffleries et dans des bassins chargés des études.
Les deux derniers appareils furent nommés « Bellatrix » et « Altaïr ». Le premier fit son premier vol le 2 septembre 1947, le second le 22 mars 1949 à Biscarosse et, évidemment, ils rejoignirent leur prédécesseur à l’escadrille 33.S à Saint-Mandrier (près de Toulon) où ils servirent à la liaison et au transport à grande distance, notamment vers l’AFN, et ce jusqu’en 1954.
Bien sûr ces hydravions avaient besoin d’hydrobases aménagées pour pouvoir être chargés et déchargés, ce qui n’était pas le cas partout car les plans d’eau en dehors de la mer sont extrêmement rares en AFN.
Au moins un des deux appareils termina sa vie sur le parking de la base de Rochefort.
Une mauvaise photo du Breguet Br 761 "Altaïr" avec l'insigne de la 33.S
Aucun successeur ou dérivé de ces hydravions ne sortit plus des usines Breguet, mais le dessin de la voilure du Br.730 fut utilisée pour d’autres projets ou réalisations, notamment les Breguet 760-767 (Deux Ponts) qui utilisèrent une voilure de Br.730 à peine modifiée.
La fin d'un des deux Br 731 à Rochefort, derrière au fond, un PBY Catalina.
Un Br.731 à l’accostage (Archives SLHADA).
Caractéristiques :
Dimensions des Br.730 et 731
Envergure : 40,36 m
Longueur : 24,37 m
Hauteur : 8,60 m
Surface alaire : 171,86 m²
Allongement : 9,4
Performances des Br.730
Masse à vide : 16.100 kg
Masse en charge : 28.500 kg
Moteurs : 4 Gnome et Rhône 14 N-44 et 45 de 1.150 ch
Hélice : Ratier
Vitesse maxi : 330 km/h à 1.500m
Vit. De croisière économique : 230 km/h
Temps de montée à 2.000m : 13 mn (en charge)
Autonomie : 2.500 km avec 4.400kg de fret et/ou de passagers.
Performances des Br.731
Masse à vide : 17.056 kg
Masse en charge : 35.000 kg
Moteurs : 4 Gnome et Rhône 14 R-200 et 201 de 1.350 ch
Hélice : Ratier
Vitesse maxi : 375 km/h à 1500 m
Vit. De croisière économique : 250 km/h
Temps de montée à 2.000m : 13 mn (en charge)
Autonomie : 2.500 km avec 9.000 kg de fret et /ou de passagers.
Liste des appareils :
Type Nom Premier vol Observations
Br.730 n° 01> puis 1 « Vega » 4/8/38 Détruit le 7/01/1949 lors d’un amerrissage forcé au large d’Arzew (Algérie), 2 morts.
Br.730 n° 2 « Sirius » 14/6/46 Détruit le 27/06/1951 à Port-Lyautey (Maroc),7 morts et 20 blessés.
Br.731 n° 1 « Bellatrix » 21/9/47 Reformé en 1954
Br.731 n° 2 « Altaïr » 22/3/49 Reformé en 1954
Accident des Breguet 730.
Le 07/01/1949 par très mauvais temps et un moteur en panne, l’hydravion Br 730 n°1 Vega basé a Saint Mandrier, et contraint à un amerrissage forcé au large d’Arzew en Algérie.
La plus grande partie de l’équipage et des passagers purent évacuer l’appareil, mais un homme blessé ne pyu être dégagé à temps et péri noyé, un autre décéda des suites de ses blessure à l’hôpital d’Oran.
Le 27/06/1951 arrivant de Saint Mandrier le Sirius se présenta en approche final sur l’Oued Sebou devant Port Lyautey, mais son approche était trop basse et désaxé , mais lorsque le pilote voulu remtte les gaz l’appareil se cabra une aile toucha le sol et l’appareil s’écrasa quatre membre de l’équipage moururent sur le coup, deux autres son grièvement blessé , ils décéderont ultérieurement , un des passagers est tué sur le coup , les 20 autres passagers ou membre de l’équipage furent blessé plus ou moins gravement.
(D’après le « Mémorial de l’Aéronautique Navale » par Lucien Morareau (édité par l’ARDHAN).
© Jacques Moulin 2012.
NB : Pour ce travail nous avons utilisé des documents tapuscrits d’origine Jean Cuny et Pierre Leyvastre qui ont servi pour leur livre (que nous ne possédons pas) sur les avions Breguet paru chez Docavia.