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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 12:46

 

  File5565_WEB.jpg

 

   

 

Les hélicoptères SIKORSKY

S-58 - H-34

 

 

© Jacques Moulin 2008 revu en 2012.

 

 

 

 

Profil publié avec l'aimable autorisation de Patrice Gaubert.

 

 

File1103 WEB

 Un H-34 sur un terrain inconnu . Photo Dautrait.

 

            Généralités  

Le S-58, (dénomination constructeur) était un développement des divers appareils étudiés depuis le début des années 40, par la société Sikorsky. Cet appareil fut conçu pour répondre à une demande émanant de l'US Navy pour un appareil de lutte (non armé) anti sous-marine. Le prototype vola pour la première fois le 8 mars 1954.

L’appareil évolua rapidement vers un appareil polyvalent qui fut par la suite utilisé à de nombreuses missions différentes, et même pour des utilisations civiles.

Doté d'un moteur en étoile Wright R 1820-84 de 1525 ch (moteur d'avion monté à 45°) dans le nez, d'un rotor quadripales, d’un rotor de queue et d'une structure de fuselage beaucoup plus résistante que celle du S-55 qui l'avait précédé, cet hélicoptère intéressa d'emblée l'US Army qui reçut les premiers exemplaires d'une version de transport, le H-34, en avril 1955. De son côté la Navy utilisa l’appareil sous la dénomination de HSS que nous étudierons plus tard.

Toutes les forces armées américaines les ont utilisés : Navy, Army, Marines Corps, Air Force, les Garde-Côtes et certaines compagnies civiles.

 File1104 WEB

 

Choix du H-34 pour l'Armée de l'Air française.

 

L'hélicoptère est capable d'intervenir partout, sur mer, en montagne, en ville même, et la guerre d’Algérie était entrée dans les têtes des militaires, et beaucoup pensaient que la lutte antiguérilla était une des actions importance dans l’avenir des forces armées, et un hélicoptère polyvalent était très important pour ce travail.

L’appareil pouvait effectuer toutes sortes de missions de combat, dépose et récupération de commando, évacuation de blessés, et plus tard appui feu, si on armait ces appareils.

L'armée française était la première au monde à expérimenter au combat, sous le feu de l'ennemi, l'emploi tactique de ces appareils comme poste de commandement aérien, ou comme engin d'assaut et de manœuvres.

Efficace, stable, l'hélicoptère était devenu le moyen idéal pour "jeter" là où il y avait un besoin urgent les commandos qui renversaient la situation : 200 hélicoptères seraient utiles en Afrique du Nord (AFN) et 400 autres deviendront obligatoirement nécessaires.

Les quelques Sikorsky H-19 (S-55) (modèle plus petit que le H-34) récupérés dans un premier temps, puis achetés ensuite, ne répondaient pas à la nouvelle tactique aéromobile.

Pour pouvoir être en mesure de transporter les commandos en nombre et en temps dans un climat rigoureux et sur un terrain géographiquement difficile, un hélicoptère d'une classe supérieure au H-19 (S-55) était forcément nécessaire.

Notre industrie aéronautique, dans ces années cinquante, n'était pas en mesure de répondre rapidement aux besoins de l'état-major des armées.

Les responsables militaires se tournaient obligatoirement vers l'étranger pour trouver cet hélicoptère. Une équipe formée autour du capitaine Santini se rendit aux Etats-Unis pour trouver l'hélicoptère apte à remplir la mission demandée en AFN, sélectionna le H-34 et dès le mois de décembre 1955, il était décidé d'acquérir un nombre important d'hélicoptères de ce type.

 H-34 Photo Bonnet WEB  

Un H-34 ravitaille un groupe de parachutistes dans le Djebel (Photo Bonnet).

 

Une facture douloureuse.

 

Le gouvernement d'alors était confronté à l'énorme enveloppe budgétaire nécessaire à financer environ deux cents S-58/H-34.

3Photo Norbert Huby WEB

   Un H-34 à l'atterrissage (Photo Norbert Huby)

 

Le gouvernement essaya de se faire remettre ces appareils au titre du plan d’assistance mutuelle, mais le gouvernement américain refusa, car ces appareils n’étaient pas destiné à la protection de la France contre les troupes du pacte de Varsovie.

Alors comme l’économie française très endetté ne permettait pas de sortir les dollars nécessaires à cette commande ce fut la  construction en France qui fut décidée, afin de faire des économies de devises.

Compte tenu des bons rapports entre notre industrie aérospatiale nationalisée et la firme Sikorsky, il était alors décidé d'obtenir une licence de production du S-58.

Les appareils réclamés par les militaires seraient ainsi construits par Sud-Aviation.

Cette solution apporterait du travail aux ouvriers français d'une part et ménagerait, d'autre part, notre balance des paiements.

Devant la nécessité d'urgence et l'incapacité technique à mettre en place une chaîne de montage aussi rapidement, un compromis était trouvé entre les Américains et l'Etat français.

La France commandait bien des appareils aux USA pour une centaine d'unités (122 000 000 F) chez Sikorsky, à Hartford dans le Connecticut, et le reste était assemblé par Sud-Aviation à Marignane.

Dans un premier temps, à partir de sous-ensembles fournit par maison mère US, puis sur une chaîne de production nationale sous licence à partir de début 1959, qui construira 185 appareils.

 

Au service de l'armée française.

 

 

La France, en particulier, fut rapidement intéressée par les possibilités offerte par cet appareil et devint ainsi un important utilisateur du S-58.

Engagée dans la guerre d'Algérie, l'armée française a vite découvert le parti qu'elle pouvait tirer de l'aéromobilité. L'aviation légère de l'armée de terre acheta directement 90 appareils en version H-34A.

Par ailleurs, Sud-Aviation réalisa sous licence 170 autres exemplaires H-34 a et HSS-1, livrés à l’Armée de l’Air et à l'Aéronautique Navale.

Principalement utilisé pour le transport des hommes et du matériel, le H-34 fut cependant équipé d'un canon et démontra, au sein de diverses unités, les possibilités de l'hélicoptère armé (Cette utilisation sera étudiée séparément).

Le H-34 resta en service dans l'armée française jusqu'à la fin des années soixante-dix.

Un total de 273 appareils furent utilisés par la France, 213 par l’Armée de l’Air, 57 par la Marine, et 3 pour de CEV.

93 avaient été livrés montés par Sikorsky, 50 en pièces détachées, montés par Sud-Aviation, et 130 (plus 5 pour la Belgique) construits entièrement par Sud-Aviation.    

   

 

File5554 WEB

 

   

L'apprentissage fait dans les Djebels

 

 

         L'héliportage sonnait la mort du parachutage classique. Effectivement, les troupes héliportées étaient déposées exactement où elles étaient nécessaires, à proximité immédiate des zones de combat, sans le risque de perte dû aussi bien aux tirs ennemis que des accidents à l’atterrissage. Amenés à pied d'œuvre, les commandos étaient récupérés là où aucun avion ne pouvait le faire. Si l'ennemi décrochait, les commandos pouvaient être rapidement repositionnés jusqu’à l'anéantissement des rebelles.

Toutefois l'hélicoptère d'assaut n'était pas l'engin idéal : appareil très coûteux et très vulnérable devant un ennemi même sous-équipé en armes de combat aérien ou antichar.

Autres servitudes, très lourdes et particulières à l'AFN : le sable, l'altitude, la température, parfois, réduisaient l'efficacité et la charge d'un tiers.

 

 

File7897 WEB

    

 

 

Les appareils lourds, au train d'atterrissage à large empattement, demandaient des DZ (droping zone : zone d'atterrissage) de grande taille, bien dégagées, rares en combat de montagne.

La plus grande victoire de l'hélicoptère, et aussi la cause de son immense succès populaire, c'était la certitude pour le soldat blessé d'être récupéré n'importe où et sauvé. C'était un facteur énorme pour le moral de nos troupes.

En AFN ils avaient bien mérité sans doute le qualificatif de vainqueurs de cette nouvelle forme de guerre qui n'a pas eu de nom.

En ce temps-là, Igor Sikorsky n'avait-il pas dit que l'hélicoptère avait sauvé plus de monde qu'il en avait sacrifié.

C'était en ce temps-là car à compter de l'Algérie, l'homme a créé des hélicoptères pour tuer.

 

    EJ-92-SETIF-Ph.JP.Meyer                             

Une photo d'un H34, prise devant les hangars du GH2 à Sétif Aïn-Arnat

(Photo Jean-Pierre Meyer).  

 

 

 Un H 34 ravitaille un groupe de parachutistes dans le Djebel.


H-34 photo Hoyau WEB

 

File5747bis.jpg

 

 

Caractéristiques H-34

 

 

(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)

 

 

 

Constructeur : Sikorsky >> Sud Aviation

Équipage :

Missions : transport

Date du premier vol : mars 1954

 

Dimensions

 

Diamètre du Rotor : 17, 07 m

Longueur hors-tous avec rotor : 20,06 m

Longueur du fuselage : 14,25 m

Hauteur hors tous : 4,85 m

 

Masse

 

Masse à vide : 3437 kg

Charge utile :

Masse totale en charge : 5896 kg

 

Performances :

 

Vitesse maxi : 222 km/h

Vitesse de croisière : 204 km/h

Vitesse ascensionnelle :

Autonomie : 482 km

Plafond :

Distance franchissable :

Altitude de croisière :

Rayon d’action :

 

  Armement :  

Uniquement la version « Pirate »

   

Fixe : un canon de 20 mm MG 151 et 2 ou 3 mitrailleuses de 12,7 mm

 

 

Communication radio :

 

 

 

 

Moteur

 

Marque : Wright

Nombre : 1

Type : R-1820-84 Cyclone

Configuration: 9 cylindres en simple étoile

Refroidissement : air

Suralimentation : oui compresseur GE centrifuge monovitesse

Puissance normale au sol : 1425 ch

Puissance à     

Puissance au décollage :

Equivalent puissance :

Régime de l’hélice :

Alésage : 155,6 mm

Course : 174 mm

Cylindré totale : 29,88 litres

Taux de compression : 6,45:1

 

 

  © Jacques Moulin 2008 revu en 2012.

 

 

 

Cet article a été remis en forme grâce au numéro spécial du Trait d’Union n° 196/197 qui raconte l’histoire en France des S-58 écrit par Dominique Roosens. 

 

 

Article publié dans "l'Ancien d'Algérie" n° 458 de juin-juillet 2007.

 

 



   

   

 

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commentaires

F
Bonjour <br /> Vérifiez vos sources (et vous n 'êtes pas le seul)<br /> L'Aviation Légère de l' Armée de Terre acheta directement 90 appareils en version H-34 A ???. <br /> L'aviation Légère de l'Armée de Terre et plus exactement le GH2 n'a jamais eu d'hélicoptères H 34 mais des Vertol H 21 C<br /> Mais elle a eu des H 19 , ce qui n'est pas pareil <br /> Votre photo de" H 34 devant le GH 2" ressemble a une photo prise sur une DZ, car au GH 2 pour faire les pleins nous avions des camions citernes ,et pas avec des fûts de 200 litres,et le tarmac était bitumé et pas en terre battue,.et nous n'avions pas de H 34<br /> Un ancien du GH 2 59/61
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  • Déjà ancien dans l'histoire de l'Aviation, j'ai écrit de nombreux article dans diverses revues depuis 1968 et publié trois livres, un sur les autogires, un sur le Loire 45/46 et un sur le Bloch 174 ces deux derniers livres sont épuisés).
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