Le Piasecki Vertol H-21 "Banane" |
© Jacques Moulin 2008
Magnifique travail de Daniel Bechennec sur les essais de lance-roquettes sur H-21 par l'ALAT (Publié avec l'autorisation de l'auteur)
Profil offert par P.Marchand.
Le H-21 C n° FR 38 code AAP en campagne (photo André).
Le H-21 utilisé en Algérie, connu sous le nom de «Banane», était en fait le Piasecki H-21 C «Shawnee» modèle 43.
Un H-21 C de l'ALAT sur un terrain en PSP probablement en Algérie
Le prototype d'un hélicoptère baptisé «Banane Volante» fut utilisé par l'armée américaine sous le nom de PV3. Plus tard le concepteur Franck N. Piasecki redessina le fuselage de son PV3, pour obtenir le H-21. Ce fuselage était constitué d'un revêtement travaillant au profil rectiligne, avec une longue section arrière inclinée, formant la queue. La première version était équipée d'un moteur Wright «Cyclone» de 1.150 ch.
Le H-21 C était équipé d'un moteur Wright « Cyclone » de 1.425 ch refroidi par air, ce qui explique les larges ouvertures dans le fuselage au niveau du moteur.
Le H-21 C n° FR 47 se pose en campagne (photo Fulcheron).
Utilisation par la France
Ce fut cent huit appareils qui seront livrés a la France soit 98 pour l'ALAT et 10 pour la Marine.
Les Français utilisèrent la dernière version. Comme nous l'avons déjà exposé dans les articles précédents, l'état-major fut très vite persuadé que les hélicoptères étaient indispensables pour le type d'opérations menées en Algérie. Mais malheureusement, en 1955, la France ne fabriquait pas encore d'hélicoptère en série. De nombreux prototypes, pas tous très réussis, n’étaient encore qu’en essais.
L'Alouette II, qui sera en 1958 le premier hélicoptère entraîné par une turbine, ne fut fabriquée en série qu'après 1958 et, pour trouver des appareils libres, il fallait obligatoirement se tourner vers les Etats-Unis, le seul pays ayant des appareils de différents modèles, nécessaires pour équiper l'Armée française.
Si divers autres types d'hélicoptères furent utilisés pour l'évacuation ou la liaison, pour les appareils de transport lourd, c’est le H-21 qui fut choisi. C'était un hélicoptère lourd de 6.000 kg en charge, le seul disponible à l'époque sur le marché.
Quelques H-21 C de la Flottille 31 F de la Marine en Algérie.
Le H-21 fut mis service par l'ALAT et l'Aéronautique navale pour des transports divers : passagers, blessés, prisonniers, commandos et fret, mais pas vraiment pour le combat.
Pour l'Aéronautique navale, c’est la 31 F qui fut la première flottille d'hélicoptères, et la seule à en être équipée. Elle avait été constituée le 1er août 1956 pour pouvoir utiliser les H-21, avec pour mission principale le transport d'assaut. Son équipement d'origine était constitué de huit H-21 C. Elle est intégrée au Groupe d'Hélicoptères n° 2 et administrée par la Base Aéronavale d'Alger Maison-Blanche. La 31 F effectua presque 9.000 heures de vol en Algérie.
L'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre) en utilisa un grand nombre, presque une centaine, pour divers transports. Les plus courants étaient le dépôt de militaires sur des zones de combat, plusieurs appareils pouvant chacun déposer une petite vingtaine de commandos sur les arrières ennemis.
Créé le 29 avril 1955, le Groupe d'Hélicoptères n° 2 (GH 2) débarque à Alger le 8 mai 1955, pour s'installer dans l'est algérien.
Devant l'insuffisance des moyens matériels, la toute jeune ALAT cherche une solution. À la suite d'une mission effectuée aux États-Unis, le chef d'escadrons Razy porte son choix sur le Vertol H-21 C. L'appareil a été conçu pour servir sur les porte-avions, donc au niveau de la mer, ce qui fait que ses performances maximales ne pouvaient que difficilement s'accommoder des 1.000 mètres d'altitude de la base de Sétif. Si, par son concept, il ne semblait pas vraiment adapté aux missions de maintien de l'ordre, il est malheureusement le seul hélicoptère cargo rapidement disponible sur le marché.
La guerre d'Algérie va donc s'avérer providentielle pour le constructeur Piasecki, car elle va lui permettre de vendre dans la plus grande urgence à la France des appareils d'autant plus disponibles immédiatement qu'ils sont difficiles à écouler sur le marché.
Un H-21 C transporte sous élingue un T-6 accidenté (photo Bonnet)
Malgré son léger handicap de puissance, la « Banane » deviendra l'une des figures emblématiques de la guerre d'Algérie, au cours de laquelle elle excellera dans l'héliportage d'assaut que le colonel Bigeard sera l'un des premiers à expérimenter. Son poste de pilotage est confortable et jouit d'une bonne visibilité.
Un H-21 Aluminium, remarquez la cocarde sous le fuselage.
Un H-21 n° Fr 149 codé AB au second plan un apapreils de la marine.
Une belle brochette de H 21-C, l'appareil au premier plan est le FR 55 (codé AH)..
Le H-21 C se révélera peu sensible au décentrage, grâce à ses deux rotors en tandem de même diamètre (13,40 m). Il possède une capacité d'emport maximum de 18 hommes, souvent limitée à une dizaine en raison des conditions locales de température et de pression en Algérie.
Entre 1956 et 1958, le GH 2 recevra la majorité de la centaine de H-21 perçus par l'ALAT. Il formera jusqu'à cinq escadrilles.
Trois H-21 C de l'ALAT sur un terrain en Algérie.
Parallèlement, le 1er août 1956, la flottille 31 F de l'Aéronautique navale, créée le mois précédent avec des Vertol H-21 C, a été incorporée au GH 2 avec lequel elle opérera jusqu’à la fin 1957, avant de voler de ses propres ailes, le temps de former et d'aguerrir ses équipages aux opérations héliportées.
Les Bananes volantes du GH 2 seront de tous les combats qui se dérouleront dans l'est de l'Algérie. Elles participeront notamment à la bataille de la frontière algéro-tunisienne qui atteindra son paroxysme à la fin du mois d'avril 1958 par la bataille de Souk-Ahras.
De 1955 à 1962, les hélicoptères du GH 2 Vertol H-21 effectueront 87.344 heures de vol en Algérie en transport de combattants, fret et blessés. Huit officiers et vingt-trois sous-officiers périront en service aérien commandé sur les hélicoptères du GH 2.
Les appareils en dotation pour la France seront livrés progressivement entre octobre 1956 et juin 1957 par le porte-avions Dixmude. Il fut utilisé dans un double rôle de transport d'assaut et d'évacuation sanitaire.
En tant qu'hélicoptère de transport d'assaut, il pouvait transporter une vingtaine d'hommes, appuyés par une mitrailleuse de portière. En tant qu'hélicoptère d'évacuation sanitaire, il pouvait transporter une douzaine de brancards.
Une belle série de H 21 de l'ALAT à Sidi Bel Abbès (Photo Chopin).
Un certain nombre d'expériences ont été effectuées, en montant des paniers de roquettes ou des lance-bombes, sans suite.
Les H-21 C Shawnee (Model 43) seront construits à 334 exemplaires par Vertol pour l'USAF et l'US Army et 32 seront construits sous licence par Weser Flugzeugbau pour la Bundeswehr (Armée allemande).
Les 108 livrés à la France, seront fabriqués par Vertol. 98 iront à l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT) et 10 à la Marine Nationale.
L'appareil possède deux rotors contrarotatifs à trois pales chacun et un double plan stabilisateur arrière. L'équipage comprend deux personnes côte-à-côte dans une cabine à double commande.
Quelques appareils sont conservés en France, dans divers musées publics ou privés, dont un était en cours de restauration au CELAG de Grenoble.
Un H 21 à Sidi Bel Abbès (Photo Chopin).
Il est également à noter que quelques années plus tard la société Piasecki fut rachetée par Boeing. Les hélicoptères Boeing-Vertol CH-47 «Chinook», toujours en service, sont indirectement dérivés du H-21.
Un H 21 à Sidi Bel Abbès. (Photo Chopin).
Une Banane près d'un site romain en Algérie. (Photo archives Thierry Matra).
Caractéristiques du H-21C
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Piasecki, Vertol, Boeing
Équipage :
Missions : Hélicoptère cargo moyen transport, 18 hommes peuvent prendre place dans l'hélicoptère si les conditions le permettent, notamment à l'altitude zéro (niveau de la mer). Plus l'altitude est importante plus la charge doit être faible. Les charges les plus courantes étaient de 14 à 18 hommes.
Date du premier vol : 1952
Dimensions
Diamètre du rotor : 13,41 m
Largeur fuselage : 1,75 m
Longueur : 16,02 m
Hauteur : 4,70 m
Masse
Masse à vide : 3992 kg
Charge utile :
Masse totale en charge : 6804 kg
Performances :
Vitesse maxi : 201 km/h
Vitesse de croisière : 158 km/h
Vitesse ascensionnelle :
Autonomie : 650 km
Plafond :
Distance franchissable : 800 km à 155 km/h
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Fixe :
Embarquable :
Communication radio :
Moteur
Marque : Wright «Cyclone».
Nombre : 1
Type : R-1820-103-de 1.425 ch
Modèle : moteur simple étoile de 9 cylindres était le dernier développement du type
Refroidissement : air
Suralimentation : oui, compresseur GE centrifuge monovitesse.
Puissance normale au sol : 1425 ch
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 155,6 mm
Course : 174 mm
Cylindré totale : 28,7 litres
Taux de compression : 6,45:1
Poids a sec: 537 kg
Diamètre: 1,378 m
Longueur: 1,213 m
Carburant: 87 d'octane.
Quelques vues des H-21 de la Marine
© Jacques Moulin 2008/2012
Publié dans l'Ancien d'Algerie n° 465 de Mars 2008.
Essais d'armement sur H-21
Photos origine inconnue va J.P Meyer
Photo prise de l'intérieur d'un H21 lors d'une opération permettant de voir une partie du poste de pilotage.
(Photo Bonnet.)