Le Chance Vought F4U Corsair |
© Jacques Moulin 2008 revu en 2012
Profile mis à notre disposition gracieusement par Patrick Marchand.
http://profiles-galore.over-blog.com/article-26172483-6.html#anchorComment
Un Corsair F4U-7 de la flottille 12 F au roulage.
Le Chance-Vought F4U Corsair est un chasseur embarqué, fabriqué par les États-Unis, utilisé durant la Seconde Guerre mondiale par divers pays jusqu'en 1968.
Il s'impose comme l'un des appareils les plus connus de la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce à la série télévisée "Les Têtes brûlées" sans cesse rediffusée.
Il s'illustra essentiellement dans le Pacifique, servant à la fois au sein de l'US Navy et de l'US Marine Corps.
Conception :
Sa conception débuta en 1938 à la demande de l'US Navy (l'aéronautique navale américaine). Un prototype fut conçu par l'ingénieur en chef de la société Chance-Vought, Rex Biesel, dès 1940.
Le premier vol eut lieu le 29 mai 1940 et un an de recherches supplémentaires fut nécessaire pour le mettre complètement au point. C'est donc le 30 juin 1941 que, pour la première fois, l'aéronavale américaine passa la commande de 584 appareils livrables en 1942.
La conception du Corsair était très semblable aux avions de l'époque et il fut réalisé selon les critères connus. Sa seule exception au principe standard de construction fut la forme de la voilure en W, dite « en ailes de mouette inversées », qui devait apporter des facilités de construction.
Des Corsair de la 14F
En outre, le train d'atterrissage aurait dû atteindre une longueur trop importante pour les matériaux de l'époque. Les ingénieurs étudièrent le problème autrement et décidèrent de doter le Corsair d'une voilure en W.
Avec ce système, le train d'atterrissage se trouvait situé au point le plus bas de la voilure, devenant ainsi plus court et plus facilement réalisable sans pour autant que la garde au sol de l'hélice ne soit trop faible. Il pivotait de 90° en se rétractant vers l'arrière.
Un Corsair F4U-7 de la 17F.
Le fuselage était conçu autour du moteur et de l'hélice. Le cockpit se trouvait pour sa part en arrière des ailes, pour améliorer l'équilibre de l'avion.
Les pilotes américains se sont longtemps plaints de la visibilité limitée vers l'avant (aggravée par leur présentation cabrée) lors de l'appontage sur porte-avions, ce qui constituait un problème.
Les premières versions de l'appareil souffraient en outre d'une raideur au niveau du train d'atterrissage, ce qui avait pour effet de faire rebondir l'appareil lors de l'atterrissage. Ce problème fut cependant rapidement corrigé.
Cet avion de légende fut construit en tout à 12.583 exemplaires (12.571 en service), toutes versions confondues, entre 1940 et 1952.
Un Corsair de la 14F au roulage à Telergma.
Dans l'Aéronautique Navale française
Dans le rang des unités de l'Aéronavale française, grâce au Military Assistance Program (MAP), des Corsair type AU-1, prélevés sur les stocks US, furent utilisés en Indochine et des F4U-7 pendant la guerre d'Algérie.
Les Corsair français ne furent pas seulement utilisés pour le combat antiguérilla mais également comme chasseurs sur porte-avions.
Quatre-vingt-quatorze Corsair F4U-7 spécialement construits pour la Marine Nationale française furent produits en 1952. Il s'agissait des derniers modèles de la longue lignée.
Tous les Corsair français furent retirés du service à la fin de 1964. Certains furent exposés dans des musées et d'autres furent acquis par des passionnés d'anciens avions de guerre, principalement aux USA.
Un Corsair à Telergma en 1957 avec, devant, toute la panoplie d’armement. (Photo Moser via D. Gilberti).
Les Corsair furent utilisés en flottille (sur porte-avions) par l'Aéronautique Navale française de janvier 1953 à 1964.
Pendant la guerre d'Algérie les F4U-7 des flottilles 12F, 14F, 15F et 17F opérèrent entre 1960 et 1961, principalement depuis les bases de Biskra et de Télergma. Ces avions, fortement armés, pouvaient intervenir pour des missions d'appui-feu, de bombardement, ainsi que pour des largages de "bidons spéciaux" qui étaient en fait du napalm.
Deux Corsair en vol.
La flottille 12F, transformée sur Corsair en août 1953 sur la base de Karouba, en Tunisie, repartit en Indochine à bord du porte-avions Bois-Belleau, d'avril à novembre 1955.
Elle participa aux opérations en Tunisie et en Algérie, avant d'être dissoute en 1963.
La flottille 14F, formée en 1953, fut sollicitée pour des opérations de maintien de l'ordre en Algérie. Quelques mois plus tard, la flottille participa à l'opération « Mousquetaire » (avec les 12F et 15F). Puis elle rentra en France en décembre 1956, alternant missions d'entraînement et détachements en Algérie.
En juillet 1961, la 14F effectua quelques missions contre l'insurrection tunisienne, puis s'installa à Karouba. La flottille y resta jusqu'en 1963, avant de gagner Cuers en août. Dernière formation à utiliser le Corsair, elle fut dissoute en août 1964.
La flottille 15F partit à Télergma une nouvelle fois en janvier 1959 pour rentrer à Toulon en mars. C'est Maison-Blanche qui l'hébergea en avril-mai 1959, avant qu'elle embarque sur l'Arromanche à destination de l'Océan Indien, de juin à novembre, avec un retour à Hyères (les affectations en Algérie sont assurées par les flottilles de Corsair en alternance). Elle fut dissoute le 1er février 1962.
La flottille 17F, créée le 1er avril 1958 à Hyères (FEPO), devint flottille opérationnelle en novembre 1959.
Elle séjourna en Algérie du 9 décembre 1959 au 2 février 1960, du 12 mars au 18 mai 1960, du 31 mai 1960 au 20 août 1960, du 28 décembre 1960 au 21 mars 1961 et du 30 août 1961 au 31 octobre 1961.
Elle participa au sein du GAN 69 aux événements de Bizerte. Elle retourna en Algérie en mars 1962, sa dernière mission ayant été effectuée le 29 mars 1962.
Elle fut dissoute le 1er avril 1962.
Deux Corsair de la 15F, ailes repliées, sous la neige, probablement à Telergma hiver 58/59.
Un Corsair a rompu son train sur le pont d'un porte-avions. (Photo origine Maury- DR).
Caractéristiques des F4U-7
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Chance Vought
Équipage : 1
Missions : Chasse et assaut embarqué.
Date du premier vol :
Constructions : métallique
Dimensions
Envergure : 12,47 m
Longueur : 10,16 m
Hauteur : 4,60 m
Surface alaire : 29,17 m²
Charge allaire :
Masse
Masse à vide : 3944 kg
Charge utile :
Masse totale en charge : 5951 kg
Performances :
Vitesse maxi : 685 km/h à 6000 m
Vitesse de croisière : 351/370 km/h
Vitesse ascensionnelle : 951 m/mn
Autonomie : 4h
Plafond : 10668 m
Distance franchissable : 1630 km
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Fixe : 6 mitrailleuse de 12,7 ou 4 canon de 20 mm
Externe : 2000 kg de charge diverses
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt et Whitney
Nombre : 1
Type : R-2800-8 Double Wasp
Configuration : 18 cylindres en double étoiles
Refroidissement : air
Suralimentation : oui
Puissance normale au2000ch sol :
Puissance à :
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 146,05 mm
Course : 152,4 mm
Cylindré totale :
Taux de compression :
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales :
Diamètre :
© 2008 Jacques Moulin
(avec la participation de Christian Boisselon).
Article publié dans « l’Ancien d’Algérie » n° 471 de novembre 2008.
Commentaires de lecteurs :
Le 30/1/09 Bonjour, bravo pour ce blog. Une petite rectification pour le Corsair F4U-7 : la 14 F a été créée en 1953. G. Sartori (ancien pilote de Corsair).
Un accident
Photo Jacques Vallcaneras.
Commentaire sur cet accident:
Le 23 mars 1954, au retour d'un vol de patrouille (de nuit) l'appareil du lieutenant de vaisseau Bernard Gras (15F.4 - 133673 et non pas 613) se pose le premier, à 20 h 29, sur la piste 27 du terrain de Sidi-Ahmed (Tunisie). En fin de roulage, à 150 mètres environ de l'extrémité de la piste, le moteur cale, immobilisant l'appareil. En dépit d'un balisage défectueux et d'une mauvaise visibilité, les six Corsair suivants réussirent à éviter l'appareil arrêté, mais le dernier Corsair, le 14F.6, aborde le 15F.4. Le lieutenant de vaisseau Gras, qui était debout sur le marchepied de son appareil, a été décapité par l'hélice de l'avion abordeur. © Lucien Morareau.
G. Sartori ancien pilote de Corsair nous précise: C'étaient les premiers vols de nuit sur Corsair et il n'y en eut pas d'autres à l'époque.