Les Martin 167 A3 français
© Jacques Moulin 2014
Profil publié avec l'aimable autorisation de Patrice Gaubert.
et
http://profils-aero.blogspot.fr/2010/03/quelques-avions-de-la-periode-1939-1945.html
Origine
Une demande de l’US ARMY fut lancée en 1938 pour un bombardier léger. Pour répondre à cette demande, la société Glenn L. Martin Company étudia le modèle 167, un appareil qui reçut la désignation officielle XA-22. C’était un appareil bimoteur monoplan entièrement métallique, capable de voler à la vitesse de 447 km/h avec un équipage de trois hommes. Le bombardier était assis dans le nez sous le cockpit, la défense arrière était assurée par une tourelle arrière équipée de mitrailleuses, l’armement en chasse était de quatre autres mitrailleuses légères tirant vers l'avant et montées dans les ailes.
L’avion n’a pas été retenu, le contrat ayant été passé à Douglas pour le A-20.
Mais Martin reçut des commandes étrangères, dont la France, et finalement environ 450 de ces avions ont été construits.
1 - Un Martin 167 A3 du GLAM après-guerre. Remarquez les hublots rajoutés sur les flancs du fuselage (Archives Régnier)
En service en France
La France, qui était à la recherche de matériel, avait envoyé une première mission aux USA pour rechercher des appareils pouvant être livrés rapidement et passa plusieurs commandes.
La première le 6 février 1939 pour 115 appareils à livrer entre le 1erjuillet et le 31 décembre 1939, une commande de 795 moteurs Pratt & Whitney R1830-SC3G. Le seconde commande pour 100 autres appareils fut passée le 28 mars 1939, à livrer de décembre 1939 à janvier 1940. Une troisième commande de 130 appareils fut passée le 5 octobre 1939, à livrer à partir d’avril 1940.
Par la suite une commande ouverte fut passée pour 300 Martin 187 mais cela est traité par ailleurs.
2 - Une autre photo d’un appareil du Glam (Archives Thierry Matra)
Les diverses commandes passées par la France concernaient des appareils « francisés » avec des instruments métriques, la possibilité d’utiliser des munitions et des bombes françaises
Le remontage des appareils, livrés démontés en caisses, commença à Caen-Carpiquet, mais rapidement le montage se déplaça vers Casablanca, au Maroc. Fin juin 1940, 257 appareils non montés avaient été réceptionnés à Casablanca.
Au 23 juin 1940 cent quatre-vingt-dix Martin 167 avaient été réceptionnés, quarante et un encore en caisses à cette date furent livrés en juillet 1940, au moins seize étaient encore en caisses.
3 – Le Martin 167 n° 112 militaire mais avec immatriculation civile F-BAGO. (Archives SLHADA)
Quand les Allemands attaquèrent à l’ouest, le 10 mai 1940, seulement cinq groupes de bombardement étaient équipés de Martin 167 : les 1/39, 1/61, 1/62, 1/63 et 2/63. Ces groupes avaient été formés en AFN avec les avions livrés à Casablanca. Les Glenn (nom familier non officiel donné par les militaires français) ont été rapidement envoyés en métropole pour combattre sur le front où ils sont intervenus honorablement avec leur vitesse suffisante et une excellente maniabilité pour un avion dans cette classe. Ils ont parfois eu la chance d'éviter les combattants ennemis. En plus, sur 400 sorties contre les Allemands, ils ont souffert un taux de perte de seulement 4 %, bien mieux que les 16 % endurés par les LeO 451 et leurs équipages au-dessus des mêmes objectifs.
4 - Le Martin 167 MQ 228 des FAFL à Fort-Archambault en 1942.
Peu de temps avant l’armistice, le 14 juin 1940, les unités équipées de Glenn Martin 167 ont été rappelées vers l'Afrique du Nord afin d’éviter la capture par les Allemands, avec aussi le but d’attaquer à partir de l’AFN les bases du sud de l’Italie. Les appareils, regroupés à Lézignan, traversèrent la Méditerranée pour rejoindre Oran-La-Senia. Pendant le transit, l'un d'eux aurait atterri en Espagne et aurait été interné. Il est possible qu’il ait été essayé par les Espagnols.
Les cinquante appareils avaient été livrés à l’aéronautique navale qui équipait les escadrilles 2B ? 3B, 4B et 14 E.
6 - Une autre vue du MQ 228 de l’escadrille Nantes à Zouar, 1èrecompagnie du Fezzan.
La bataille suivante livrée par les Glenn se déroulera contre les Anglais et les FAFL avec les forces du régime de Vichy. Au cours de la campagne de Syrie-Liban de 1941 l’aviation de Vichy perdit plusieurs appareils pendant ces combats.
Après la reprise du combat des forces basées en AFN, après le débarquement allié en Afrique du Nord, les Martin 167 de l’armée de l’air furent retirés du service actif. Ils seront remplacés dans les groupes combattants par des Martin B-26 Marauder.
7 - Martin 167 de la Marine n° 189 de la 3B avec les marques de Vichy (Archives Giraud)
Utilisation après-guerre
Les avions restant en 1942/43 ne furent pas utilisés par l’AA comme avions d’armes, même si la marine continua à les utiliser comme patrouilleur naval.
Les avions subsistants furent regroupés à la SLM de Boufarik, dès 1943 pour les liaisons. Plusieurs appareils furent affectés au transport de personnalités. Plus tard la SLM devint le GLAM et les appareils continuèrent à servir au transport et à la liaison de personnel et de matériel.
Les Martin 167 toujours affectés au Glam en 1948-49, étaient les N° 43, 123, 162, 173, 182, 275, 280 et 283.
8 - Martin 167 n° 123 qui porte l’insigne du CEFI (Corps Expéditionnaire Français en Italie) peut-être l’avion du général Juin, l’appareil était alors affecté à la SLM (Section de Liaison Militaire) de Boufarik, qui deviendra plus tard le GLAM.
Caractéristiques des Glenn Martin 167 A/B 3
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Glenn Martin
Équipage : 3
Missions : Bombardement (B3)
Date du premier vol :
Constructions :
Dimensions
Envergure : 18,69 m
Longueur : 14,22 m
Hauteur : 5,01 m
Surface alaire : 48,4 m²
Charge alaire :
Masse
Masse à vide :
Charge utile :
Masse totale en charge : 7 625kg
Performances :
Vitesse maxi : 486 km/h à 3 500 m
Vitesse de croisière : 408 km/h
Vitesse ascensionnelle :
Autonomie : 1 000 km ou 2 200 km avec réservoirs supplémentaires.
Plafond pratique : 8 850 m
Distance franchissable :
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Fixe :
Externe :
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 2
Type : R 1830 SC3G Twin Wasp
Configuration : 14 cylindres en double étoile
Refroidissement : air
Suralimentation : Compresseur centrifuge General Electric
Puissance nominale au sol : 1 200 ch
Puissance de croisière : 700 ch
Puissance au décollage :
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 139,7 mm
Course : 139,7 mm
Cylindré totale : 30 litres
Taux de compression : 6,7 :1
Poids à sec : 567 kg
Longueur : 1,5 m
Diamètre : 1,22 m
Carburant : 95/100
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales : 3
Diamètre :
9 - Martin 167 aux couleurs militaires de 1940.
© Jacques Moulin 2014
Autres Photos
10 - Un Glenn Martin 167 neuf, probablement à la sortie des ateliers de montage.
11- Martin 167 de la Marine de Vichy, le n° 200 de la BR à Atar le 19/12/1941
(Origine Morareau Bonnet).
12 - Appareil du Glam affecté au général Martial Vallin au Maroc en 1949. (Photo Guinet)
13 - Martin 167 à sa sortie de montage en 1939/40.
14 - Martin 167 à sa sortie de montage en 1939/40.
15 - Martin 167 à sa sortie de montage en 1939/40.
16 - Martin 167 en vol en 1940 après l’armistice.
17- Un appareil aux couleurs de Vichy en 1941.
18 - Un survivant après-guerre. On peut remarquer l’emplacement d’un insigne effacé.
19 – Vue de l’intérieur du Martin 167 A3 n° 269.
20 – Un Martin 167 de la 4-BR à Sidi-Ahmed en mai 1941 (Origine Morareau-Bonnet-Jacquemont)
22 – Martin 167 A3 de la Marine 5-BR à Dakar en 1941. (Origine Morareau-Bonnet-Jacquemont)
24 – Intérieur du poste de pilotage du Glenn Martin 167 A3 n° 269.
26 – Marti 167 du général de Lattre, n° 270 avec l’insigne Rhin et Danube de la SLM de Boufarik. A l’avant devise « Ne pas subir » (Collection Jean Claude Watrimont)
27 – Le général Juin devant son « Glenn » du GLAM.