Les Martin B-26 « Marauder » français après-guerre. |
© Jacques Moulin 2014.
Profil mis à notre disposition gracieusement par Patrick Marchand.
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Les « Marauder » sont très connus, c’étaient des bombardiers moyens très utilisés par les Alliés à la fin de la guerre et, bien sûr, aussi par la France.
En mars 1939, l'United States Army Air Corps publia une demande 39-640 pour un bombardier moyen bimoteur répondant à un cahier des charges exigeant une vitesse maximale de 560 km/h, un rayon d’action de 4.800 km et pouvant embarquer une charge de bombes 910 kg. Le 5 juillet 1939, la Glenn L. Martin Company présenta son projet. C’était le Martin Model 179. Martin reçu un contrat pour 201 avions, désigné B-26. Le prototype du B-26 a été construit en deux ans. Par la suite une commande supplémentaires pour 930 B-26 sera passée en septembre 1940 et cela avant même le premier vol.
1- B-26 Marauder en vol au-dessus des Alpes (Archives Thierry Matra).
Utilisation par la France:
Les premiers B-26 C furent livrés à l’Armée de l’Air dès 1943 en AFN, en remplacement des avions récupérés et devenus obsolètes et donc ne permettant pas de jouer un rôle dans les combats à venir. Par la suite ces avions seront remplacés par des B-26 G..
La première unité à en être équipée fut le 1/22 « Maroc », qui commença son entrainement avec les premiers appareils arrivés à Telergma en Algérie dès septembre 1943.
Les autres groupes suivront :
2/20 « Bretagne »
1/19 « Gascogne »
Puis le 2/52 « Franche-Comté »
Lors de la signature de l’armistice un cinquième groupe était en formation qui aurait dû devenir le 1/34 « Béarn ».
Ces unités interviendront sur le front italien puis, après le débarquement du 15 aout 1945 en Provence, les B-26 suivront la libération de la France, à partir de Lyon-Bron où ils s’installeront dès novembre 1944. Pendant cette fin de guerre elles totaliseront 4 884 sorties en 270 missions de guerre et 25 000 h de vol, 14 appareils perdus au combat ; une centaine de morts et trois victoires aériennes.
2- Deux B-26 en vol (Archives Thierry Matra).
Période d’après-guerre
Donc en mai 1945 la guerre se termine en Europe. Le problème le plus crucial de l’Armée de l’Air était l’aviation de transport. On peut penser que pendant les périodes de combat cette fonction était passée au second plan. Mais rapidement, sitôt après la cessation des combats, de nombreux militaires devaient se déplacer, les prisonniers libérés désirant rentrer à leur domicile d’Afrique, les soldats encore mobilisés en AFN et originaires de métropole voulaient rentrer en métropole qu’ils avaient quittée pour certain depuis plus de quatre ans.
Les transports avaient été en grande partie effectués pendant les périodes de combats par les troupes US, mais maintenant il fallait que la France s’occupe de ce transport qui n’intervenait plus sur les combats. Bien sûr les autorités françaises essayèrent de se procurer divers appareils alliés mais les appareils alors disponibles ne l’étaient pas en quantité suffisante.
3 – Un Marauder vu de face probablement en AFN (Archives Thierry Matra)
Comme les B-26 étaient assez nombreux et ne rentraient pas vraiment dans l’équipement de la nouvelle Armée de l’Air comme bombardiers, et comme d’autre part le fuselage volumineux du B-26 permettait l’aménagement de sièges pour le transport de passagers, les unités de bombardement furent simplement transformées provisoirement en unités de transport et, à partir du 6 juin 1945 (soit moins d’un mois après la fin des combats), les B-26 furent utilisés à cet usage. La 31eescadre à elle seule transporta presque 10 000 passagers entre le 6 juin et le 6 juillet et 24 000 de juin à décembre.
Le groupe 2/52 comptera 36 000 passagers de juin 1945 à mars 1946, la fréquence des liaisons avec l’AFN pouvait être de dix par jour.
Mais, même s’ils étaient bien entretenus et très fiables, les B-26 étaient des avions de guerre et non de transport de passagers et il y eut quand même de nombreux accidents (en général pas trop graves, et il fut rapidement envisagé le remplacement de ces appareils, pour cela les unités furent regroupées dans le GMMTA (Groupement Militaire de Moyens de Transport Aériens) et fin 1946 ils furent remplacés par des Ju-52 (enfin la version AAC 1, Toucan) dont la fabrication avait repris en France.
Les survivants continuèrent à être utilisés par le CEAM de Mont-de-Marsan et aussi au CEV où ils seront utilisés jusqu’en 1951. Les derniers furent affectés à l’école des mécaniciens militaires à Rochefort.
Les deux derniers exemplaires furent utilisés comme bancs d'essais par la SNECMA pour des essais moteur notamment pour les premiers réacteurs Atar, l'un d'eux restera en service jusqu'en 1958.
Il reste un exemplaire restauré pour présentation et exposé au MAE.
6 – Un B-26 en couleurs. Photo prise en France probablement en 1945. On voit bien la cocarde française peinte par-dessus l’étoile US.
© Jacques Moulin 2014.
D’après une étude de J. Curnel (Raymond Danel) qui a été publiée dans le premier journal d’IPMS France.
5 – Un Marauder probablement à Bron en 1944 (Archives Thierry Matra).
Caractéristiques des B-26 G Marauder
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Glenn L. Martin Company
Équipage : 7
Missions : bombardier moyen
Date du premier vol : 25/11/40
Constructions : métallique
Dimensions
Envergure : 19,81 m
Longueur : 17,75 m
Hauteur : 6,05 m
Surface alaire : 48,12 m²
Charge alaire : 228 kg/m²
Masse
Masse à vide : 11 476 kg
Charge utile :
Masse totale avec armement : 16 783 kg
Masse maximale en charge : 17 328 kg
Performances :
Vitesse maxi : 454 km/h
Vitesse de croisière : 338 km/h
Vitesse ascensionnelle : 365,4 m/mn
Autonomie :
Plafond : 7 200 m
Distance franchissable :
Altitude de croisière :
Rayon d’action : 1 850 km
Armement :
Fixe : 11 mitrailleuses de 12,7 mm.
En soute : 1 814 kg de bombes.
Communication radio :
Moteur
Marque : Pratt & Whitney
Nombre : 2
Type : R 2800-41 Double Wasp
Configuration : 18 cylindres en double étoile
Refroidissement : air
Suralimentation : compresseur volumétrique 2 vitesses à commande manuelle
Puissance normale au sol : 1 620 ch.
Puissance max : 2 100 ch.
Puissance en surcharge : 2 000 ch.
Equivalent puissance :
Régime de l’hélice :
Alésage : 146,05 mm
Course : 152,40 mm
Cylindré totale : 46 litres
Taux de compression : 6,65 :1
Poids à sec : 1 073 kg
Diamètre : 1,342 m
Longueur :
Hauteur :
Carburant :
Hélice
Marque :
Type :
Nombre de pales : 3
Diamètre :
Autres photos :
7 - Un B-26 de transport après mai 1945, il est codé AAF.
8 - Un appareil avec dessus peint en vert (DR)
9 – Martin B-26 Marauder du GB 2/20 « Bretagne » probablement à Bron (DR)
10 – Un B-26 de la version B code 117851 (41-17851) camouflé, cet appareil servait à l’entrainement des équipages, probablement à Telergma (ECPA)
11- A Bron en 1945 un Marauder de transport avec ses passagers.