Fouga CM-170 « Magister »
et CM-175 « Zéphyr »
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Ce programme correspondait à un réel besoin, et celui émis au début des années cinquante par le STAé pour l'Armée de l'Air pour un appareil d'école était absolument nécessaire. L’appareil demandé devait remplacer ses SIPA 11 et 12, et MS 472/475 Vanneau, des avions utilisant des moteurs à pistons, ces avions n’avaient pas les possibilités de formation de futurs pilotes d’avions rapides, de plus ces appareils étaient de conception ancienne et avec le temps allaient devenir trop couteux à entretenir.
Pour une fois les autorités françaises avaient anticipé, ce qui est assez rare en France à cette époque.
L'appareil devait être d'une construction robuste, métallique et très fiable, avec une poussée requise telle que seule la solution du bimoteur pouvait lui procurer. La propulsion à réaction était très utile car l'Armée de l'Air possèderait ainsi un appareil à réaction que les élèves pilotes pourraient toucher lors de leur passage à l'école de chasse. Ce fut donc un programme pour un avion biplace, bimoteur d’entraînement à propulsion à réaction, qui fut demandé aux constructeurs français.
Le MT-26 belge en 2003 à Cambrai (Photo © Jacques Moulin)
La société Fouga, reprise par la société Potez, proposa à la fin des années 1970 une version améliorée désignée Potez-Fouga 90. Elle disposait d'un poste de pilotage largement modifié, de sièges éjectables et de réacteurs plus puissants (des Turbomeca Astafan IIG de 690 kgp dans un premier temps, mais des Astafan IVG de 775 kgp étaient également envisagés). Le prototype fit son premier vol le 20 août 1978 mais aucune commande ne fut enregistrée et l'avion ne fut jamais construit en série.
(Document constructeur via Ch. Faure)
En France, le Fouga Magister est mis en service en 1956 et les livraisons se poursuivent jusqu'en 1969. L'avion est utilisé pour l'entraînement mais aussi comme avion de liaison. Progressivement remplacé à partir de 1984, le Fouga est définitivement retiré du service en 1996. De son côté, la Marine française a reçu 28 Zéphyr entre mai 1959 et octobre 1960, et réforma les derniers exemplaires en 1994.
En Allemagne, le Fouga Magister fut construit sous licence par Flugzeug-Union-Süd (fusion des constructeurs Messerschmitt et Heinkel). Les 22 premiers exemplaires sont assemblés à partir de pièces fournies par Potez-Fouga, les autres intégralement construits sur place. Les livraisons à l'armée de l'air allemande se font de 1958 à 1961.
La Belgique reçut 45 Fouga Magister entre janvier 1960 et janvier 1961, dont une partie fut initialement basée au Congo Belge (base de Kamina). Ils furent alors utilisés pour l’appui-feu lors des événements qui précédèrent l’indépendance du Congo Belge.
Plus tard ils furent utilisés pour l'entraînement jusqu'à l'arrivée de l'Alpha-Jet au début des années 1980. Une partie des avions furent alors vendus d'occasion, seule une vingtaine étant conservés pour des missions de liaison et pour permettre aux pilotes d’état-major de faire leur quota annuel d'heures de vol.
En 2006, il ne restait cependant plus que six Fouga en état de vol et l'avion a finalement été officiellement retiré du service en septembre 2007.
vu à Dijon en 1997 (Photo © Jacques Moulin)
Le Katanga rebelle acquit un temps trois exemplaires.
En Israël, le Fouga Magister est désigné « Tzukit ». Quatre-vingts exemplaires furent construits localement, dont une quinzaine à partir de pièces fournies par Potez-Fouga. Les livraisons commencent en 1960. En 1967, juste avant la guerre des Six Jours, les avions furent armés et équipés de sièges éjectables. Ils reprirent ensuite leur mission initiale d'entraînement. Au début des années 1980, des signes de fatigue de la structure furent détectés et un programme de révision et de modernisation dut être lancé. Confié à Israël Aircraft Industries, il se déroula de 1983 à 1986.
Israël a engagé ses Fouga Magister pour des missions d'attaque pendant la guerre des Six Jours (1967). Sept avions ont été perdus pendant ce conflit.
Pendant la Guerre des Sables, en 1963, le Maroc a engagé ses Fouga Magister dans des missions d'attaque contre l'armée algérienne.
Sa carrière au sein des forces françaises l'amena à effectuer plus de 2.000.000 d’heures de vol, mais il ne fut jamais utilisé comme avion d’appui, ni en AFN ni ailleurs.
Que les personnes espérant pouvoir voler sur un avion à réaction gardent espoir, il n’est pas nécessaire de se rendre dans les pays de l’Est, certains clubs ou associations belges et français possèdent des CM 170 en état de vol, il est donc encore possible de faire un petit tour à bord de cet avion à réaction, les principales difficultés étant le coût de ce vol… Le Magister consomme 900 l de carburant à l’heure… ce qui fait revenir la demi-heure de vol entre 1.800 et 2.300 €…
Les deux défauts principaux du Magister étaient le manque de siège éjectable, (un perfec-tionnement encore peu utilisé lors de sa conception) et la trop forte consommation de carburant, un défaut inhérent au réacteur de l’époque.
Versions diverses :
- CM 170.R "Magister" : version initiale avec réacteurs Marboré II (435 exemplaires).
- CM 170.2 "Super Magister ": réacteurs Marboré VI, nouvel équipement radio (544 exemplaires).
- CM 171 "Makalu" n° 01 F-ZWUF équipé de "Gabizo" 1.100 kg de poussée (Marboré II 400 kg)
1er vol le 5 novembre 1956 à Toulouse, pilote L Bourrieau, ingénieur Caneil. 1er vol CGTM février 1957. Crash le 20 mars 1957 sur les collines de l'Estaque juste après le décollage (à l'ouest de Marseille, dans l'axe de la piste de Marignane). Equipage pilote C. Bouton, ingénieur J. de Saint Thibault, DCD.
- CM 175 "Zéphyr" : version navalisée (30 exemplaires, dont 2 prototypes).
- IAI "Tzukit" ou AMIT Fouga : version israélienne armée, construit et utilisé par l’aviation israélienne.
- Potez-Fouga 90/90A : Evolution basée sur le CM.170 équipée de moteurs Turbomeca Astafan de 7,6 kN de poussée chacun, une verrière remodelée pour une meilleure visibilité, avionique mise à jour. 1 prototype construit. La version 90A aurait disposé de moteurs Turbomeca Astafan 790 kp. Ces deux versions ne connurent aucun développement.
- Le Heinkel Potez 191 ou Magister 3, appareil quadriplace (concurrent du Paris) équipé de Marboré IV,
Un proto construit est conservé au musée de Speyer en Allemagne (un ou deux appareils construits).
Le Zéphyr CM 175 n° 14, la crosse est visible à l'arrière tout comme la verrière coulissante.
Caractéristiques des Fouga CM-170 « Magister »
(Peuvent être en partie fausses je n'ai pas trouvé de source incontestables sur le sujet. Merci de compléter, si vous pouvez, avec des indications vérifiés)
Constructeur : Fouga >> Potez Air Fouga
Équipage : 2 (1 élève et un instructeur)
Missions : Entrainement
Date du premier vol : 23/07/1952
Constructions : tout métal.
Nombre construit : 1009
Dimensions
Envergure : 12,12 m ou 11,30 m sans réservoirs de bout d’aile.
Longueur : 10,06 m
Hauteur : 2,80 m
Surface alaire : 17,30 m
Charge allaire : 165 kg/m²
Masse
Masse à vide : 2150 kg
Charge utile :
Masse maxi en charge : 3200 kg
Performances :
Vitesse maxi : 715 km/h
Vitesse de croisière :
Vitesse ascensionnelle :17 m/s
Autonomie : 925 km
Plafond : 11000 m
Distance de décollage : 500/600 m
Altitude de croisière :
Rayon d’action :
Armement :
Les Fouga CM.170 étaient prévus pour pouvoir être équipés d’arme :
- Deux mitrailleuses, AA NF1 (calibre 7,62 mm OTAN) 1 cinémitrailleuse, des lance-bombes et des lance-roquettes.
Mais ce type d’utilisation ne semble pas avoir été utilisé par l’aviation française.
Communication radio :
Moteur
Marque : Turbomeca
Nombre : 2
Type : Marboré II A
Configuration : compresseur centrifuge et chambre annulaire.
Puissance normale au sol : 400 kg/p
Puissance à :
Puissance au décollage :
CM 170 n° 29 F-TFUU banc d'essai volant à la CGTM (Compagnie Générale des Turbo-Machines) à Istres de 1958 à 1962/63 (Photo Ch. Faure).
Documents extraits de la notice: